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Laver Cup : Nadal, coach de luxe

En Suisse, Rafael Nadal se plaît à jouer le coach. Il y met un enthousiasme débordant. (N. Luttiau/L'Équipe)
En Suisse, Rafael Nadal se plaît à jouer le coach. Il y met un enthousiasme débordant. (N. Luttiau/L'Équipe)

À Genève, l'Espagnol ne se contente pas de jouer. Il conseille et motive ses troupes. Y compris Roger Federer, qui adore ça.

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Il y a quelques années, à Indian Wells, un proche de Rafael Nadal racontait qu'il ne prenait plus de plaisir à arpenter les parcours de golf avec lui. Trop de pression. L'Espagnol veut tout réussir, tout le temps, y compris le putt le plus insignifiant sur le trou n°7. La gagne est en lui. À Genève, il n'a fait son entrée en lice que samedi soir, en simple, puis en double. Mais son investissement dans le « team Europe » outrepasse largement son simple statut de joueur.

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Nadal ne se contente pas d'applaudir sur le banc ou d'offrir un one man show outrancier, comme Nick Kyrgios. Il vit chaque match comme s'il disputait une finale de Grand Chelem. « Dans notre équipe, Rafa est celui qui transmet le plus d'énergie sur le banc, disait Alexander Zverev après son double de vendredi soir. Il se comporte exactement comme s'il jouait lui-même. Du coup, il communique beaucoup de confiance. Je le regarde et j'essaye de prendre quelque chose de lui. Il est celui qui donne le plus. »

« J'aime beaucoup la clarté de ses conseils » - Roger Federer

L'attitude engagée du Majorquin tranche notamment avec la bonhomie absente du capitaine de l'équipe, Björn Borg. Clairement, « Ice-Borg » n'a pas fondu avec les ans... Mais, samedi, Nadal a encore passé un cap : il a littéralement sorti la tête de Federer de l'étau. Mené 7-6, 5-4, par Nick Kyrgios, le Suisse a vu rappliquer l'Espagnol. Puis engagé avec lui un dialogue court, mais précis et percutant. Récit du principal intéressé : « Rafa est venu pour me soutenir et me sauver, expliqua Federer. J'aime beaucoup la clarté de ses conseils. En fond de court, il fallait que je trouve la bonne mesure entre l'agressivité et la patience. Sur la tactique, on est très souvent d'accord. Nos idées s'alignent. Il est très fort pour trouver des solutions aux problèmes. C'est aussi pour ça qu'il est un si grand champion. Et il n'a pas peur. »

Vu le passé commun des deux loustics, la scène peut sembler baroque. Pas pour eux. « On n'a qu'une minute trente, rappelle Federer. Il faut donc être très direct, dire ce que tu penses, et Rafa l'a fait. Il faut aussi que je lui dise précisément quels sont mes problèmes. Comme ça, il me propose une meilleure réponse. Pour moi, c'est logique qu'on se coache mutuellement. Parce que ça donne de l'assurance. S'il me dit que je joue juste, alors je sais que je suis sur le bon chemin. S'il me dit de tout changer, je ne le prends pas comme une critique perso. C'est ce que j'adore avec Rafa. Il est cash. Moi, j'ai trouvé cette scène (du coaching) superbe. »

publié le 22 septembre 2019 à 09h51 mis à jour le 22 septembre 2019 à 12h17
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