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Situation compliquée pour certains clubs encore fermés

Les terrains couverts ou les clubs house restent interdits, comme les doubles et les cours collectifs. (J. Prévost/L'Équipe)
Les terrains couverts ou les clubs house restent interdits, comme les doubles et les cours collectifs. (J. Prévost/L'Équipe)

Dans les clubs toujours fermés, c'est l'inquiétude qui prédomine. Avec la sauvegarde d'emplois à la clé.

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Appeler les clubs et se balader sur leur page Facebook ou leur site Internet montrent deux choses. La reprise n'a souvent pas pu avoir lieu dès le 11 mai, le temps qu'ils s'adaptent aux différentes mesures et organisent les lieux. Et pour certains, le retour au jeu n'est pas effectif du tout. Difficile de se faire une idée exacte de la proportion de clubs encore fermés. « On n'a pas aujourd'hui de recensement très précis », expliquait lundi le président de la FFT, Bernard Giudicelli. Mais il existe de vraies différences selon les territoires.

L'explication est simple. La pratique du tennis a été autorisée au niveau national, la Fédération a établi un protocole pour guider tout le monde mais les décideurs locaux ont gardé le dernier mot. Les mairies ont parfois refusé de donner l'autorisation tout de suite ou ont donné rendez-vous le 2 juin, date de la seconde phase du déconfinement. Pour une partie des clubs multisports et ceux qui partagent leurs installations dans un stade avec d'autres disciplines, la date du retour au jeu reste très floue. Les joueurs s'organisent comme ils peuvent, enfilant parfois les kilomètres pour le plaisir d'aller retaper ou demandant une invitation à un ami dont le club a rouvert.

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« C'est très, très compliqué. L'horizon est bouché et l'année prochaine, on repart de zéro »

Julien Chavanne, directeur sportif d'un club fermé

Du côté des dirigeants, il y a forcément une inquiétude encore plus grande pour ceux qui gardent portes closes. C'est le cas à Champigny (Val-de-Marne). Le confinement puis les projets de travaux estivaux ont condamné le club à la fermeture jusqu'à la rentrée de septembre. De quoi s'interroger sur l'équilibre de la future saison. « J'ai des profs qui étaient en formation, en CDD, je n'ai aucune garantie de les garder, détaille Julien Chavanne, le directeur sportif. C'est très, très compliqué. L'horizon est bouché et l'année prochaine, on repart de zéro. » Le remboursement des adhérents ne sera pas possible, « on serait totalement dans le rouge », et il réfléchit, comme beaucoup de clubs, à un petit geste sans baisser la cotisation.

26
En millions d'euros, la somme destinée au tennis amateur dans le cadre du « plan de soutien et de relance » mis en place par la Fédération française (sur 35 millions au total).

La peur est réelle de voir certains ne pas se réinscrire par manque de moyens financiers. Mathieu (*), enseignant en Île-de-France, a déjà expérimenté cette baisse du budget des loisirs. Il aurait pu reprendre avec un de ses élèves mais ce dernier a décliné : « C'est un travailleur indépendant. Il n'a pas gagné d'argent pendant deux mois et ne peut pas se permettre de financer des cours particuliers. »

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Dans l'autre club où il enseigne, le jeu n'a pas repris et son activité est donc restée au point mort. Entre pessimisme et optimisme, il guette les prochaines annonces. « On attend la réouverture des stades et l'autorisation de la FFT de refaire des cours collectifs. Comme les saisons se déroulent entre septembre et juin, même si on ouvre début juin, ce n'est pas ça qui va sauver l'année. » Bien consciente que de nombreuses structures seront en difficulté à la rentrée, la Fédération a lancé un « plan de soutien et de relance » en faveur des clubs et des différents acteurs. 35 millions d'euros seront distribués dont 26 à destination du tennis amateur. Cette aide sera la bienvenue au sein d'un réseau et d'une économie qui repartent de loin après un arrêt total.

(*) Le prénom a été changé.

publié le 27 mai 2020 à 08h05
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