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Gilles Simon : « Je vais survivre »

Gilles Simon fait une nouvelle preuve de franchise. (P. Lahalle/L'Équipe)
Gilles Simon fait une nouvelle preuve de franchise. (P. Lahalle/L'Équipe)

Face à la situation de crise que traverse le tennis à cause de la pandémie de coronavirus, Gilles Simon ne veut pas tout voir en noir. Le huis clos à Roland-Garros ? Pas forcément un problème. Surtout au regard de la gouvernance chaotique du tennis.

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Gilles Simon a profité de la pause forcée imposée au monde du tennis par la pandémie de coronavirus pour se livrer à Florent Serra et Rodolphe Gilbert sur le site Tennis Break News. Dans un entretien vidéo qui sera publié en deux parties (samedi et dimanche à 10 heures), il évoque différents sujets sans aucun tabou.

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S'il revient bien évidemment sur certains faits marquants de sa carrière, Simon n'hésite pas à donner son ressenti sur des problèmes plus actuels. À commencer par l'éventualité d'un Roland-Garros sans spectateurs.

« Si Roland-Garros est vide, ce sera triste. Mais ce sera pour cette fois, et basta »

Gilles Simon

« Je suis un joueur de tennis, donc je joue. J'ai connu de grosses ambiances à Roland-Garros, un central plein... Mais j'ai joué pas mal de matches dans ma vie où s'il y avait 10 personnes au bord du court, c'était un maximum. Dans tous les cas, je vais survivre. La réalité, c'est qu'en dehors des quatre premiers mondiaux qui jouent systématiquement sur un central, parfois il y a des tournois tout au long de l'année où il n'y a personne. Et c'est logique. À Roland-Garros, les gens prennent leur journée, mais la plupart du temps, en semaine ils travaillent et les enfants sont à l'école. Il y a un peu plus de monde le mercredi ou le week-end, mais la plupart du temps c'est loin d'être rempli. Si Roland-Garros est vide, ce sera triste. Mais ce sera pour cette fois, et basta. »

Pour Simon, le vrai problème du tennis est sa gouvernance, hydre aux multiples têtes qui se font la guerre. « J'aurais aimé que pendant ces mois sans tennis, on se rende compte que c'était le problème. Il y a sept entités qui dirigent le tennis aujourd'hui, les quatre Grands Chelems, l'ITF, l'ATP et la WTA, et chacun installe un rapport de force avec les autres et noue des alliances provisoires. Chacun fait son truc de son côté en essayant de rallier les joueurs. Cela empêche le tennis de grandir comme il le devrait. »

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Simon élargi le problème aux joueurs du bas de classement qui ont du mal à vivre du tennis. « Personne ne les représente. Il manque une vraie représentativité des joueurs, un organe qui oeuvrerait dans l'intérêt des joueurs. L'ATP ne représente pas les joueurs, c'est faux. Les trois représentants des joueurs au sein de l'ATP doivent travailler pour l'ATP et ne peuvent aller à son encontre. Décider de mieux répartir les sommes générées par les joueurs reviendrait probablement à baisser les revenus de l'ATP. Le conseil des joueurs ne peut donc pas prendre cette décision. Il faudrait une vraie représentation de joueurs comme en NBA. »

« Des gens sont payés pour réfléchir à comment bien vendre le tennis, ils feraient bien de le faire »

Gilles Simon


Autre coup de gueule du joueur français avec les droits de retransmission télé du tennis. « Les chiffres indiquent que le golf a quatre fois moins de fans que le tennis et pourtant ils vendent leurs droits télé deux fois plus cher. Ce n'est pas normal. Mais aujourd'hui, un fan ne veut pas payer 75 abonnements pour suivre la saison toute l'année. Est-ce que c'est faisable de réunir tout le tennis ainsi, avec les quatre Grands Chelems ? Je ne sais pas, mais des gens sont payés pour réfléchir à ça et ils feraient bien de le faire. »

Reste le sujet de la fusion des deux circuits ATP/WTA. « Je n'ai rien contre cette fusion, mais je ne comprends pas bien le projet. Si c'est pour arrêter de tout gérer dans son coin, pourquoi pas. »

publié le 29 mai 2020 à 16h58 mis à jour le 29 mai 2020 à 17h06
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