« Comment jugez-vous votre troisième tour, remporté en trois sets contre Ernests Gulbis ?
J'étais solide, bien physiquement, j'ai su mettre plus d'intensité physique en fin de set pour gagner. J'avais un plan tactique assez clair, j'ai réussi à ne pas en dévier et à bien le mettre en place. Il m'a un peu surpris. Il a commencé sans donner beaucoup de rythme, avec une tactique différente de son jeu. J'ai accepté de jouer plus de rallyes et de prendre beaucoup moins de risques. Généralement quand je joue des joueurs comme ça, on va jouer une heure, deux heures, trois heures, quatre heures, je les ai. J'ai vu très vite qu'il a changé (rires) et à la fin, il l'a payé un petit peu, il était moins bien physiquement, il était moins bien dans ses déplacements et j'ai réussi à tenir.
On vous sent affûté physiquement. Le ressentez-vous, aussi ?
Je me sens bien, on a travaillé différemment. En fin d'année, je n'arrivais pas à bien jouer. Je me déplaçais bien, mais je ne jouais pas bien. Alors pour gagner des matches en fin d'année, on a mis l'accent sur le déplacement, sur l'aspect physique avec une préparation foncière. On a l'impression que je ne bosse pas. J'ai des objectifs, je suis Top 10, je bosse, je me sens bien, je l'ai dit. Si j'ai envie de gagner mon prochain match, il faut que je continue à être bien dans mon mouvement et à mettre au point mon tennis. Mais ma qualité première reste mon physique.
« Il ne faut pas oublier que Thiem est plus fort que moi donc c'est à moi de créer du jeu pour le bousculer »
Qu'est-ce qui cloche contre votre prochain adversaire Dominic Thiem, que vous n'avez jamais battu en cinq confrontations ?
Dominic joue très bien, il me pose énormément de problèmes. Physiquement, il m'oppose toujours un combat que j'ai du mal à tenir. Je ne dirais pas que c'est purement physique, c'est plus par rapport à sa tactique, ce qu'il fait, ce qu'il m'impose, ce qui fait que je n'arrive pas à le tenir. À moi d'essayer de trouver une manière de le gêner et de le mettre dans des positions plus inconfortables. Généralement dans le rallye, c'est lui qui a le plus le contrôle, donc c'est à moi d'essayer d'être plus agressif, mais pas trop agressif. La dernière fois que je l'ai joué (à Roland-Garros en 2019), j'ai voulu être beaucoup trop agressif, et j'ai fait énormément de fautes. Il ne faut pas oublier qu'il est plus fort que moi, donc c'est à moi de créer du jeu pour le bousculer.
Êtes-vous toujours déterminé à remporter un tournoi du Grand Chelem ?
La conviction est solide. Il y a tellement d'étapes, de choses à faire... Je m'entraîne pour, j'essaie de faire le maximum pour saisir une opportunité si elle se présente. Après, il n'y a pas de honte à ne pas réussir ses objectifs, d'atteindre son rêve. Mais on a bien le droit de le dire : je rêve. J'ai cette conviction que je peux arriver à jouer mon meilleur tennis pendant deux semaines et gagner un Grand Chelem. »