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Fonds solidaire en période de coronavirus : l'ATP et la WTA appellent à la méfiance

On ne va plus jouer au tennis pendant de très longues semaines. Mais comment aider les joueurs et les joueuses ? (B. Paquot//L'Équipe)
On ne va plus jouer au tennis pendant de très longues semaines. Mais comment aider les joueurs et les joueuses ? (B. Paquot//L'Équipe)

Les instances du tennis dissuadent les joueurs et les joueuses d'adhérer à l'initiative d'une société de management française pour la création d'un fonds solidaire. Preuve que le dossier est sensible dans cette période.

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Il y a quelques jours, une société de management française créée voilà deux mois, Atton and Price, a lancé une initiative proposant la création d'un mécanisme collectif et solidaire à destination des joueurs et joueuses de tennis professionnel (du top 50 au top 500). Son but, tout en essayant de se faire connaître, étant de récolter le maximum de signatures pour réclamer aux instances 20 millions d'euros à redistribuer dans cette période d'arrêt de l'activité tennis liée au Covid-19. Avec une centaine de signatures, le projet, que certains jugent opportuniste, a commencé à faire parler dans le milieu. Mais les instances du tennis, promettant qu'elles exploraient des options de soutien financier pour ses membres, ont vite réagi avec un communiqué aux joueurs et joueuses.

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« La lettre (d'Atton and Price) implique que l'ATP, la WTA et l'ITF travaillent avec Atton & Price pour former ce fonds, mais nous n'avons aucune affiliation. Durant cette période, nous nous attendons à ce que vous soyez approchés avec diverses offres pour un soutien financier. Nous vous recommandons d'être prudents et de confirmer la légitimité de toute approche non sollicitée [...]. »

« Aucune obligation juridique ou financière », selon Atton and Price

La nature de la réaction, en sous-entendant que tout ne semble pas clair dans l'opération, montre que le dossier sur la réflexion d'un fonds solidaire a l'air sensible. Tout en donnant une importance à cette société inconnue il y a quelques jours, les instances semblent aussi essayer de diviser les joueurs et joueuses pour tuer dans l'oeuf l'initiative privée.

Par le biais de son président Éric Brimberg (par ailleurs gestionnaire de fortune) et de son associé Olivier Roumélian (avocat d'affaires), Atton and Price a aussitôt réagi par un autre communiqué, en insistant sur le fait qu'ils n'avaient jamais parlé d'engagement contractuel avec les instances. « Atton & Price réitère que son action est destinée à aider celles et ceux qui en ont besoin et que l'ensemble des personnes qui ont adhéré à sa démarche et continuent à y adhérer ou à la soutenir ne sont liées par aucune obligation juridique ou financière. »

Puisque la porte semble désormais fermée pour faire pression sur les instances, la société réfléchit à alimenter son propre fonds de solidarité avec des sponsors privés ou institutionnels.

publié le 5 avril 2020 à 18h49 mis à jour le 5 avril 2020 à 19h04
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