Quelle drôle de nuit... Une nuit qui ne fera pas une publicité incroyable pour ce nouveau format de Coupe Davis, empêtrée dans des soucis de programmation nocturne et des calculs d'apothicaire pour savoir qui va terminer meilleur deuxième.
Qui a pu décemment penser chez Kosmos qu'il était raisonnable de programmer une rencontre de trois matches à partir de 18 heures, sans tenir compte des retards possibles après une première session démarrant à 11 heures ? Qui a pu croire qu'en introduisant la notion de set-average, la donne ne pouvait pas se complexifier et donner lieu à d'étranges scénarios ?
« On n'allait pas prendre de risques alors qu'on avait un quart de finale à jouer »
Après les victoires de Nick Kyrgios face à Steve Darcis (6-2, 7-6 [9]) et d'Alex De Minaur face à David Goffin (6-0, 7-6 [4]), l'Australie qui venait tout à la fois de se qualifier et d'éliminer la Belgique, a décidé d'écourter le double alors qu'il était plus de minuit. À 1-0, la paire Peers-Thompson a aussitôt abandonné contre le duo Gille-Vliegen, en invoquant une petite blessure de Peers, d'une manière presque sage si l'on considère que les Australiens seront en course dès 18 heures, ce jeudi, pour leur quart de finale contre le Canada. « Une décision facile à prendre, racontait le capitaine Lleyton Hewitt à une heure du matin. On n'allait pas prendre de risques alors qu'on avait un quart de finale à jouer. »
Le record du match le plus tardif en Coupe Davis
Ce fut encore plus rocambolesque lors de la rencontre États-Unis - Italie, les deux pays s'auto-éliminant après les victoires de Fabio Fognini face à Reilly Opelka (6-4, 6-7 [4], 6-3) et de Taylor Fritz face à Matteo Berrettini (5-7, 7-6 [5], 6-2). À 1-1, le double, joué pour l'honneur, opposant Sock-Querrey à Fognini-Bolelli a commencé à... 1h25 du matin devant une petite poignée d'ultra-noctambules. Il était 4h04 quand les quatre hommes, tout sourire, bravement lancés dans la conquête de l'inutile, ont fini par se quitter après la victoire des Américains (6-7 [4], 7-6 [2], 6-4).
Cette Coupe du monde aura déjà au moins marqué la petite histoire avec le record du match le plus tardif en Coupe Davis. Le 16 mars 1987 à Asunción, il était 2h35 du matin quand Victor Pecci avait battu Aaron Krickstein lors du match décisif d'un 1er tour opposant le Paraguay aux États-Unis. Mais faut-il en rire ou en pleurer ?