L'ÉQUIPE

Challenger Tour : des tournois français toujours dans le doute

Les meilleurs joueurs français sont passés par le Challenger Tour comme ici Benoît Paire. (F. Faugère//L'Équipe)
Les meilleurs joueurs français sont passés par le Challenger Tour comme ici Benoît Paire. (F. Faugère//L'Équipe)

L'ancien joueur Julien Varlet veut faire la promotion des tournois Challenger en France. Une mission compliquée dans cette année particulière où plusieurs tournois ont déjà été annulés et d'autres sont encore dans le flou.

ma liste
commenter
réagir

Associé à Laurent Marchal, l'ancien pro Julien Varlet a eu l'envie de fédérer tous les directeurs de Challengers en France pour faciliter la promotion de ces événements à travers la Race Challenger France, et l'acquisition des droits télé (avec beIN Sports en partenaire qui diffuse les finales).« Les tournois Challengers ont un rôle majeur dans le développement du tennis français. Pour les jeunes joueurs, c'est la véritable entrée dans le monde professionnel. Ils méritaient une médiatisation nationale », explique Varlet.

L'ÉQUIPE

Mais après les tournois de Cherbourg et Pau, la pandémie liée au Covid 19 a mis le tennis sous cloche. Et la reprise est dure, et plus encore pour cette catégorie-là. Mouilleron-le-Captif vient d'annuler son édition 2020. À Lille, l'événement, prévu en mars, avait été reporté sans date précise mais les organisateurs ont finalement abandonné l'idée de se faire une place dans le calendrier.

« L'ATP nous laissait un créneau dans la première semaine du mois de novembre mais le protocole était beaucoup trop contraignant,a déclaré le président du TC Lille Antoine Sueur à La Voix du Nord. Ça aurait été un tournoi uniquement pour les joueurs. On ne pouvait rien faire avec les partenaires, le public devait porter un masque en permanence, la journée des enfants était impossible. Le cahier des charges de l'ATP est très lourd. Il fallait par exemple désinfecter les véhicules après chaque déplacement, toutes les salles, les équipements sur le court après chaque match, etc. Au-delà, l'incertitude liée à l'évolution de la pandémie était trop importante. »

Des budgets serrés qui compliquent l'organisation

Évidemment, Julien Varlet suit tout cela avec beaucoup d'attention. « Les restrictions sont très importantes pour les budgets souvent serrés des Challengers. Certains préfèrent annuler que faire des éditions au rabais. Mais Aix-en-Provence fonce (7 au 13 septembre) aux dates de Cassis. On est en relation avec Roanne qui serait potentiellement un nouveau Challenger fin novembre. Ils ont envie de le faire. On ne sait pas comment ça va vraiment évoluer. Je suis partagé. Je comprends aussi ceux qui ne veulent pas le faire. »

Julien Varlet assure également que d'autres tournois pourraient être disputés, quitte à être décalés en toute fin d'année. « Orléans, un des plus gros Challengers, veut décaler sa date début décembre, l'organisateur se donnant du temps pour avoir ses hospitalités, explique l'ancien joueur pro. Brest pourrait être potentiellement joué d'après ce que j'ai compris. Cette année est tellement particulière. J'ai la sensation que si les maries donnent de l'argent, ça peut le faire. Mais beaucoup de partenaires privés sont plus frileux. C'est la tendance... »

Avec des joueurs toujours dans le doute. « Les mecs sont impatients, sans vouloir faire n'importe quoi, poursuit Varlet. Tout le monde est dans le flou. Le plus gros problème, c'est le classement. Il va y avoir un problème d'équité. Certains vont pouvoir gagner des points, d'autres non. Moi je suis un peu le défenseur des joueurs de Challenger. Et l'US Open sans qualif, ça me gêne. Tu ne donnes même pas la chance aux mecs de jouer. Maintenant, c'est une année exceptionnelle. Chacun essaie de faire au mieux. Mais on a la sensation une fois de plus que ce sont les gens des Challengers, ou des tournois un peu moins forts qui sont encore dans le doute car ils n'ont aucune information. »

publié le 3 juillet 2020 à 19h02
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte