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L'iconique montre de Jack Nicklaus va être mise aux enchères

Jack Nicklaus tenant son trophée après avoir remporté le British Open en 1978. (Tony Roberts/Corbis/Getty Images)
Jack Nicklaus tenant son trophée après avoir remporté le British Open en 1978. (Tony Roberts/Corbis/Getty Images)

Cette anne?e, le 148e British Open de golf revient en Irlande du Nord. L'occasion de raconter l'incroyable lien de Jack Nicklaus, trois fois vainqueur du Majeur, avec sa montre Rolex, rivée à son poignet durant plus de 50 ans.

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Si vous le voulez bien, oublions le « chronos » pour un temps. Préférons le « kairos », car dans cette histoire il est question d'éclat et de fidélité, d'amour donc, entre Jack et sa dame montre. Été 1966, Muirfield, Écosse. Alors que la saison bat son plein, monsieur Nicklaus remporte son premier British Open. Le tournoi, fondé en 1860, est déjà élevé au rang d'institution et porte royalement le titre de plus ancien tournoi de golf du monde. Nicklaus est la sensation de l'époque, il grave son nom au panthéon des plus grands. Premier joueur à remporter le Masters deux ans de suite, il est alors à lui seul l'incarnation de l'élite. Le monde entier s'emploie à décortiquer ses manières hors normes. Sa confiance en lui, son instinct de la gagne, la façon qu'il a de se faire craindre par les autres joueurs frappent l'opinion.

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Jack Nicklaus au British Open de 1984 à  St Andrews Golf Club en Écosse. (Phil Sheldon/Popperfoto/Getty Images)
Jack Nicklaus au British Open de 1984 à St Andrews Golf Club en Écosse. (Phil Sheldon/Popperfoto/Getty Images)

L'homme, né en janvier 1940 à Columbus, dans l'Ohio, éblouit. Il est surnommé le « Golden Bear » tant il brille, tant il est brillant. Chacun prend conscience que l'or, à ses yeux, est la seule option qui vaille. Novembre 1966, Tokyo, Japon. Golden Bear est un grand voyageur qui parcourt la planète au gré de ses compétitions. Il forme avec Gary Player et Arnold Palmer un trio baptisé « The Big Three ». Les trois stars du green fonctionnent ensemble comme un seul homme, ils jouent, dînent, rient et enchaînent les tournois ; ils s'adorent, s'admirent et ne se quittent pas.

Le trio inséparable Arnold Palmer, Gary player et Jack Nicklaus.  () Courtesy of Rolex
Le trio inséparable Arnold Palmer, Gary player et Jack Nicklaus. () Courtesy of Rolex

Cet automne-là, raconte Nicklaus, « nous étions aux matches de la Canada Cup, à Tokyo. Arnold, Gary et moi sommes allés à un cocktail organisé par Rolex... » La manufacture horlogère, en guise de remerciements, propose au jeune prodige de choisir une montre parmi les pièces de sa collection. Le joueur, qui n'en possède encore aucune, se tourne alors vers Gary Player qui lui souffle à l'oreille d'opter pour le modèle Day-Date Reference 1803 en or. Nicklaus suit le conseil de son ami. La montre - or 18 carats, cadran champagne et aiguilles stylisées façon tees de golf - lui est remise l'année suivante. Une fois passée à son poignet, elle ne le quittera plus jamais. « Je l'ai portée partout, où que je me sois rendu. Cette montre a vu tous les tournois que j'ai remportés, tous les honneurs que j'ai reçus de par le monde. Elle a été avec moi pendant une longue période et elle m'a vu sous différents jours. »

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La montre Rolex Day-Date Reference 1803 en or de Jack Nicklaus. ( - DR) Courtesy of Phillips
La montre Rolex Day-Date Reference 1803 en or de Jack Nicklaus. ( - DR) Courtesy of Phillips

« J'ai porté cette montre durant 51 ans, ait été marié pendant 58 ans et habite la même maison depuis maintenant 48 ans. » - Jack Nicklaus

Golden Bear a trouvé sa moitié, il la porte partout et l'éclat, à l'orée de sa main gauche, scintille par tous les temps. L'éclat ? D'or, évidemment : le scintillement de la Day-Date est flagrant. La belle, simple et sublime, se mue en élégant talisman. Elle apparaît sur toutes les photos de victoire, les images de concentration, les clichés de joie et de complicité. « Il me semble que nous aspirons tous à la longévité » confie Jack à la maison Rolex. « J'ai porté cette montre durant 51 ans, ai été marié pendant 58 ans et habite la même maison depuis maintenant 48 ans. Je ne suis pas un adepte des grands changements. J'aime la stabilité. Cette montre a vu autant que tout autre montre portée par une personne. C'est une vieille amie, une vieille amie débordante de joie. »

La Day-Date mise aux enchères en décembre prochain

Été 2019, Irlande du Nord. La demande a été sans précédent : les billets se sont arrachés, la compétition se jouera à guichets fermés. La seule chance d'obtenir une place pour assister au 148e British Open de golf est une liste d'attente accessible via le site theopen.com. Mais ce n'est pas la seule information qui fait frémir les cercles de passionnés.

Si la planète golf est en ébullition, c'est aussi parce que Nicklaus vient d'annoncer qu'il mettait son adorée Day-Date aux enchères. La reine sera vendue en décembre, sur Park Avenue, lors de la Phillips New York Watch Auction. D'accord, la cause est belle - le champion s'en sépare pour apporter des fonds à sa fondation en faveur des soins pédiatriques, la Nicklaus Children's Health Care Foundation. N'empêche : imaginer son poignet mythique sans l'amulette avec laquelle il remporta douze de ses dix-huit très prestigieux titres ressemble à une hallucination. La Belle et le Bear ont tout vécu ensemble, ils se sont chéris, se sont portés chance. Ils ont capté les meilleures énergies dans leur halo d'or, comment les imaginer distants ? Une hypothèse : si l'anse est d'or, l'amour survit. Le Dictionnaire des Symboles explique : « Dans le langage comme dans la perception, le temps symbolise une limite dans la durée et la distinction la plus sentie d'avec le monde de l'au-delà, qui est celui de l'éternel ». Le petit manège de Nicklaus et sa belle est clair : elle fait mine de disparaître, le temps s'arrête et ainsi leurs coeurs peuvent continuer de battre ensemble. Sans horaire. Fort rêveurs.

publié le 18 juillet 2019 à 08h10 mis à jour le 19 juillet 2019 à 10h35
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