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Michel Vion, président de Fédération française de ski, sur les violences sexuelles : « Il faut que la parole se libère »

Michel Vion, le président de la Fédération française. (S. Boué/L'Équipe)
Michel Vion, le président de la Fédération française. (S. Boué/L'Équipe)

Dans un entretien accordé à Ski Chrono, Michel Vion, le président de la Fédération française (FFS), a réagi aux propos de Claudine Emonet et Cathy Gonseth, qui ont dit avoir été victime d'abus sexuels lors de leur carrière. Vion a salué leur courage et appelé à la libération de la parole.

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Depuis Antholz-Anterselva (Italie), où se tiennent les Championnats du monde de biathlon, Michel Vion, le président de la Fédération française (FFS), s'est exprimé, sur le site internet Ski Chrono, sur les récentes déclarations de Claudine Emonet et Cathy Gonseth, deux anciennes skieuses, qui ont révélé avoir été victimes d'abus sexuels lors de leur carrière. « C'est rassurant de voir que des femmes (...) ont osé parler de faits remontant à près de 40 ans, à une époque où on se taisait, a-t-il déclaré. Je salue leur courage. Il faut que la parole se libère ».

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« Après le cinéma, la politique, l'édition, le sport n'est pas épargné. Et dans le sport, après le patinage, le ski n'est pas épargné et pourquoi le serait-il ? a poursuivi Vion. (...) Il y avait des rumeurs, des ''on dit'', mais nous ne sommes ni juge, ni policier. Il n'y a pas eu de plainte. La personne en question parlait de ''ses filles'', mais on n'imaginait pas de tels agissements, y compris les autres entraîneurs. J'étais coureur avec elles. Mais aujourd'hui, on se dit aussi comment nos prédécesseurs ont pu rater cela à l'époque. On peut (leur) reprocher de ne pas avoir eu les yeux ouverts après coup. »

« Nous avons eu il y a quelques années le cas d'un entraîneur. Nous sommes depuis très vigilants, mais nous n'avons pas un gros arsenal »

Michel Vion a rappelé qu'au sein de la FFS existe depuis 2006 un numéro vert d'écoute avec un logo « Victime de violences sexuelles dans le sport » sur le site de la Fédération. « Sous ma présidence, on a mis en place un certificat d'honorabilité pour les encadrants et accompagnateurs dans les clubs, sachant que pour les professionnels comme les moniteurs de ski, ceci n'est pas de notre ressort, a déclaré le dirigeant français. Mais nous n'avons pas accès au casier judiciaire. Et dans les comités régionaux de ski où il y a majoritairement des mineurs, des chartes comme en Savoie interdisent la mixité dans les hébergements et les entraîneurs ne dorment pas dans les mêmes chambres que les athlètes. »

Interrogé sur d'éventuelles autres affaires d'agressions sexuelles à la FFS, Michel Vion a répondu : « Nous avons eu il y a quelques années le cas d'un entraîneur (...) qui faisait l'objet de rumeurs. Il y a eu une enquête de gendarmerie. Nous avons été entendus plusieurs fois. Il y avait la présomption d'innocence. Après un an, il a bénéficié d'un classement sans suite, sans aucune charge retenue contre lui. Mais nous avons décidé de ne pas lui reconduire son contrat à la FFS. Ce coach avait postulé pour un poste dans un comité régional, mais il n'a pas été retenu. Nous sommes depuis très vigilants, mais nous n'avons pas un gros arsenal. Raison pour laquelle il faut que la parole se libère et qu'on l'encourage en informant les jeunes ».

publié le 17 février 2020 à 09h46 mis à jour le 17 février 2020 à 09h47