Nom de code : « knuckle huck ». C'est la dernière discipline arrivée aux X Games, les Jeux Olympiques des sports extrêmes, réservée aux hommes depuis trois ans. Cette épreuve consiste à réaliser une figure originale en rasant une bosse de neige après avoir pris de la vitesse sur un tremplin.
En 2021, seule l'Américaine Jamie Anderson, détentrice du record du nombre de médailles aux X Games, avec 21 breloques, avait été invitée à participer. Cette année, pour la première fois, les femmes possèdent leur propre catégorie dans cette discipline.
Au total, on dénombre ainsi une centaine d'athlètes, huit épreuves masculines et huit féminines. Une étape de plus dans le développement des sports d'action pratiqués par les femmes, très à la mode ces dernières années.
Sur les réseaux sociaux comme dans l'organisation des X Games, création de la chaîne ESPN et vus comme un show télé en plus d'une compétition sportive, les femmes prennent chaque année de plus en plus de place, boostées aussi par l'effet JO (qui sont égalitaires).
Il faut dire que dans le monde des sports extrêmes, bastion masculin, on revient de loin. Il n'y a actuellement par exemple pas de compétition féminine en BMX, pourtant olympique. Depuis la création des X Games, en 1995, le programme évolue chaque année.
Il aura fallu attendre huit ans pour que soit organisée une épreuve ouverte aux femmes, pendant l'édition estivale de 2003. Et deux ans après le lancement des Winter X Games, en 1997, le freeski féminin est enfin invité.
L'événement offre un prize money égal aux femmes et aux hommes depuis 2008. Si, sur le circuit, elles sont moins nombreuses, moins médiatisées, et que la différence de niveau global est visible dans ces sports où l'image est reine, les skieuses et snowboardeuses repoussent saison après saison les limites.
Le niveau du freestyle féminin explose tellement ces dernières années qu'il conjugue ce qu'aiment les shows américains : des records, de l'inédit, du storytelling et des images spectaculaires. Et ça, les X Games, comme les marques qui sponsorisent le milieu et installent les tendances, l'ont bien compris, misant sur ses jeunes stars comme Chloe Kim (double championne olympique de snow halfpipe), Kelly Sildaru (10 médailles aux X Games), Eileen Gu (triple médaillée olympique à Pékin)...
En 2022, la Française Tess Ledeux, vice-championne olympique de big air, seule représentante française cette année aux X Games, a plaqué pour la première fois un très technique double cork 1620 (deux saltos désaxés et quatre tours et demi en l'air). Historique.
L'an dernier, la Canadienne Megan Oldham avait marqué l'édition avec le tout premier triple cork féminin (trois rotations désaxées), basculant son sport dans une autre dimension. Toutes ont entre 20 et 23 ans. La promesse d'un avenir florissant.