Le skieur de fond Johannes Dürr, dont les révélations ont conduit cette année à mettre au jour un réseau international de dopage, sera jugé pour avoir activement participé à ce trafic, connu sous le nom d'affaire « Aderlass » (saignée, en allemand). L'Autrichien, qui a écopé en octobre d'une suspension à vie prononcée par l'Agence antidopage de son pays, est accusé de « fraude sportive », selon le parquet d'Innsbruck, en charge de l'enquête.
Dans un documentaire diffusé en janvier par la télévision allemande, Johannes Dürr s'était présenté comme un « lanceur d'alerte » et avait révélé l'existence d'une filière de dopage sanguin, déclenchant quelques semaines plus tard une vague d'interpellations en Allemagne et en Autriche, notamment dans le milieu du ski nordique.
Dürr, un lourd passif
Mais le skieur est également accusé d'avoir été lui-même un collaborateur actif du médecin allemand au coeur du réseau. Il aurait distribué les produits de ce dernier et aurait présenté ce même médecin à d'autres sportifs. Dürr, qui a reconnu avoir recouru au dopage durant sa carrière, encourt jusqu'à cinq ans de prison. Il avait déjà été convaincu de dopage à l'EPO, à l'hormone de croissance et à l'autotransfusion en 2014, écopant d'une première suspension.
L'affaire Aderlass tourne autour du médecin allemand Mark Schmidt, arrêté le 27 février à son cabinet d'Erfurt, en Allemagne, et a conduit à la mise en cause de plusieurs sportifs de différentes nationalités. Un policier autrichien ayant participé à l'enquête a récemment indiqué que les investigations avaient identifié « 30 sportifs », notamment dans l'élite du cyclisme et du ski de fond, qui ont eu recours à des autotransfusions, à de l'EPO et de l'hormone de croissance.