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Tournoi des Six Nations : le XV de France humilié par l'Angleterre (44-8)

L'équipe de France s'est noyée dimanche à Twickenham, encaissant face à l'Angleterre (44-8) l'une des défaites les plus cinglantes de son histoire dans le Tournoi.

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Le match : 44-8

Pour espérer rivaliser, l'équipe de France devait réaliser une entame parfaite, faire douter les Anglais, tenir le score. Elle a fait tout l'inverse. Après 65 secondes de jeu, les Anglais avaient déjà frappé, inscrivant un essai assassin par Jonny May (lire ci-dessous)  sur un contre fulgurant après un en-avant grossier de Guilhem Guirado (5-0, 2e). De cette entame catastrophique, les Bleus ne se sont jamais remis.

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Sans cesse mis sous pression par le jeu au pied diabolique de Youngs, Farrell, Slade ou Daly, maladroits à la réception des ballons hauts ou pris de vitesse sur les coups de pied rasants, les hommes de Jacques Brunel ont vécu un premier acte cauchemardesque, passant le plus clair du temps acculés dans leurs 22 mètres. Ce long travail de sape anglais a été récompensé par trois autres essais avant la pause, deux supplémentaires pour Jonny May (24e, 29e) et un pour Slade (40e), juste avant la mi-temps pour porter le score à 30-8, bonus offensif en poche. Entre-temps, Damian Penaud, en grande difficulté sur son aile face à May, avait conclu un splendide numéro en solo de Yoann Huget pour réduire temporairement le score (35e).

Vers une finale pour la cuillère de bois contre l'Italie ?

À la reprise, le cavalier seul anglais se poursuivait avec les mêmes causes pour les mêmes effets, c'est-à-dire des jeux au pied de pression qui faisaient craquer l'arrière-garde tricolore. C'est d'abord Slade qui interceptait une passe de Lopez à l'entrée de ses 22 mètres puis tapait à suivre pour Ashton, qui était plaqué sans ballon par Fickou. L'arbitre M. Owens accordait un essai de pénalité (49e). Puis c'est Farrell qui tapait à suivre pour May, à la lutte avec Dupont. Le jeune demi de mêlée des Bleus (22 ans) était plus prompt mais ne pouvait que repousser le ballon finalement aplati par Farrell lui-même (55e).

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En fin de match, sous l'effet conjugué des bonnes rentrées des remplaçants tricolores et de quelques maladresses anglaises, les Bleus stoppaient enfin l'hémorragie et n'encaissaient plus de points. Les Français devront impérativement battre l'Écosse dans deux semaines au Stade de France s'ils ne veulent pas se diriger tout droit vers une « finale » pour la cuillère de bois, lors de la dernière journée, en Italie. Les Anglais, que les Bleus retrouveront en poule de la prochaine Coupe du monde au Japon, joueront une finale du Tournoi, une vraie, dans deux semaines à Cardiff, contre le pays de Galles, seule autre équipe invaincue après deux journées.

Le joueur : Jonny May a inscrit un triplé

L'ailier gauche anglais est une sorte de lévrier de course lâché sur un terrain de rugby. La fusée d'Eddie Jones a fait très mal aux Bleus en première période en inscrivant un triplé, ce qu'aucun Anglais n'était parvenu à faire contre la France depuis Jake Jacob en 1924. Sur le premier, il prend de vitesse Damian Penaud et Morgan Parra pour récupérer un coup de pied à suivre de Daly. Sur le deuxième, il efface Penaud d'un cadrage-débordement. Sur le troisième, il récupère un jeu au pied dans la profondeur de Chris Ashton.

Le chiffre : - 36

- 36
Cette défaite par 36 points d'écart est la deuxième plus large de l'histoire du quinze de France depuis son entrée dans le Tournoi en 1910. Il faut remonter à 1911, à une époque où l'essai ne valait que trois points, pour trouver un écart plus élevé : la France s'était alors inclinée 37-0 à Twickenham. Dans une histoire plus récente, jamais les Bleus ne s'étaient inclinés de plus de 30 points dans le Tournoi, le record après-Guerre étant jusqu'à présent de 29 points en 2001, toujours contre les Anglais à Twickenham (48-19).

publié le 10 février 2019 à 18h00 mis à jour le 10 février 2019 à 20h05
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