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Marielle Goitschel : « Raymond faisait partie de notre vie »

Marielle Goitschel (N. Luttiau/L'Équipe)
Marielle Goitschel (N. Luttiau/L'Équipe)

Marielle Goitschel, skieuse aux deux titres olympiques, rend hommage à Raymond Poulidor, décédé ce mercredi à l'âge de 83 ans.

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Marielle Goitschel (74 ans, ski, double championne olympique, 1964, 1968) : « Raymond faisait partie de notre vie. Il disait je suis tout le contraire de Marielle, je suis deuxième. Ce n'est pas vrai, il a gagné beaucoup de courses. Il avait un humour formidable, un peu caustique... Il y a deux ou trois ans, on a été invités au mémorial Charles-de-Gaulle à Colombey, on était avec ma soeur, avec Just Fontaine, qu'est-ce qu'on a pu rire ! C'est un grand deuil pour la France, pour le monde sportif. Il a su créer autour de lui une affection particulière. Il y a des champions qui ont marqué l'histoire sportivement, d'autres pour lesquels on a de l'affection. Il faisait partie de la famille, comme nous, comme les gens simples. On avait les mêmes idées, on avait la même façon de vivre. Je crois qu'il était un peu plus radin (elle rit), moi je suis trop généreuse et ça m'a collé des gros soucis. Il n'a pas grand-chose à regretter dans le monde sportif et le monde tout court. Quand je vois les jeunes sur leur smartphone, ils auront le dos en compote. Il faut des abdos. Faites du sport, disait Poulidor. Si on pouvait l'écouter. » My. A.

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Serge Blanco (R. Perrocheau/Presse Sports)
Serge Blanco (R. Perrocheau/Presse Sports)

Serge Blanco (61 ans, rugby, ancien arrière du XV de France) : « Avant toute autre chose, ce qui est formidable, c'est que Raymond (Poulidor) savait de son vivant qu'il était aimé et à quel point il était aimé. C'est quelque chose qui est finalement assez rare. Et c'est magnifique. D'habitude, cet amour ne ressort qu'au moment où le sportif disparaît. Ils ne sont pas si nombreux ceux qui ont eu droit à ce traitement unanime, quasiment toute leur vie. Avec Raymond, c'était différent. Il n'a jamais quitté le coeur des Français car sa relation avec le public ne s'est jamais distendue et qu'il avait le sens du contact avec les gens. Il avait cette sincérité, cette humilité... Je l'avais rencontré une première fois chez lui en 1983, quand je travaillais chez Pernod et ça m'avait secoué de voir comment il était abordable, simple et passionné par tous les sports, pas seulement le cyclisme. On a fait une fixation sur le fait qu'il n'ait jamais gagné le Tour et jamais porté le maillot jaune. Mais justement, c'est incroyable d'être arrivé à une telle popularité sans avoir gagné le Tour. Combien de gars ont remporté une ou deux fois le Tour de France sans atteindre le niveau de reconnaissance qu'avait Raymond... » F. Be.

publié le 13 novembre 2019 à 13h44 mis à jour le 13 novembre 2019 à 14h21
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