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Santé : Sam Warburton critique le traitement des commotions cérébrales en France

Sam Warburton capte le ballon dans les airs au détriment de Fabien Sanconnie, en mars 2017 (20-18 pour les Bleus). (A.Mounic/L'Equipe)
Sam Warburton capte le ballon dans les airs au détriment de Fabien Sanconnie, en mars 2017 (20-18 pour les Bleus). (A.Mounic/L'Equipe)

Dans un podcast diffusé sur la BBC, l'ancien capitaine du Pays de Galles, Sam Warburton, a vertement critiqué les mesures pour préserver la santé des joueurs en France.

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Lors du récent match de préparation entre l'Irlande et le Pays de Galles (19-10), le demi d'ouverture Rhys Patchell est sorti prématurément à cause d'un choc à la tête. Il n'est pas retourné sur le terrain après avoir échoué à une évaluation de son traumatisme crânien (test HIA, head injury assessment). Cette décision de sortir le chef d'orchestre de l'équipe si tôt dans le match pour sa sécurité a été salué par l'ancienne figure du XV du Poireau, Sam Warburton, retraité depuis juillet 2018 à l'âge de 29 ans après de multiples blessures.

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Mais il a également ajouté que les critères et mesures pour préserver la santé des joueurs ne sont pas appliqués partout. « La France ne traite pas les commotions cérébrales avec sérieux et il y a eu des décès au cours des douze derniers mois, a-t-il déclaré au podcast Scrum V. Je ne suis pas sûr que cela (la sortie de Patchell) se produise en France. »

Cette remarque de Warburton à l'endroit de la France fait référence aux quatre joueurs - deux amateurs et deux professionnels - morts pendant ou à la suite de matches en France entre mai 2018 et janvier 2019. Mais tous ces décès ne sont pas directement liés à une commotion cérébrale. Nicolas Chauvin est décédé à cause d'un coup aux cervicales et Louis Fajfrowski en raison d'un coup à la poitrine. Une enquête a révélé que son coeur s'est arrêté parce qu'il a été touché à la poitrine à un moment vulnérable du cycle cardiaque. Deux joueurs amateurs, Nathan Soyeux et Adrien Descrulhes, sont décédés des suites de coups portés à la tête.

Le syndrome du second impact

« Les joueurs et les entraîneurs me disent qu'ils ne prennent pas la commotion au sérieux, a poursuivi Warburton. C'est pourquoi je pense que World Rugby doit s'engager dans beaucoup de fédérations. Quand j'ai été assommé à Twickenham, la RFU (la fédération anglaise) a réagi avec brio. Je pense que toutes les nations de chez nous (les îles britanniques) ont la bonne attitude, mais je ne suis pas sûr que tous les autres pays l'ont. »

Pourtant, en 2017, le demi d'ouverture gallois des Ospreys, Dan Biggar, avait quitté le terrain face au Leinster en Ligue celte pour passer un protocole commotion. Il était ensuite revenu sur la pelouse mais avait manqué la pénalité de la victoire. Au coup de sifflet final, Biggar avait confié ne plus se souvenir des dix dernières minutes du match...

Warburton a également souligné l'importance du « syndrome du second impact » qui rend très dangereux le retour d'un joueur commotionné sur la pelouse. « Si vous êtes victime d'une commotion et que vous recommencez et subissez une nouvelle commotion, les chances qu'elle soit fatale augmentent considérablement. »

publié le 12 septembre 2019 à 17h06
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