Un joueur de rugby pourrait mourir devant les caméras lors d'un match si rien n'est fait pour mieux protéger les joueurs, s'inquiète Sam Warburton, dans un entretien au Times, samedi. « Si rien n'est fait prochainement, un joueur professionnel pourrait mourir pendant un match, devant les caméras de télévision, et c'est seulement à ce moment-là que des gens lèveront leurs bras au ciel pour exiger que des mesures soient prises », a estimé l'ancien capitaine du pays de Galles, qui a eu son lot de blessures sérieuses.
« Je devais ramper sur mes mains et mes genoux, comme un bébé, pour monter ou descendre les escaliers »
Mâchoire cassée, pose d'une plaque pour consolider son orbite oculaire, arrachement d'un tendon, ligaments du genou endommagés... Toutes ces épreuves ont contraint le troisième-ligne aile aux 74 sélections, dont 49 avec le brassard, à prendre sa retraite à 29 ans, il y a un an. « Je devais littéralement ramper sur mes mains et mes genoux, comme un bébé, pour monter ou descendre les escaliers après un match international », s'est il souvenu, assurant ne « pas avoir apprécié 80% de (sa) carrière » en raison de l'impact physique et mental qu'elle a eu sur lui. « Mais si c'était à refaire, je le referai », n'a-t-il pu s'empêcher d'ajouter.
Reconnaissant que beaucoup est déjà fait pour lutter contre les commotions, il a néanmoins estimé que « vous ne pouvez pas avoir deux gars entre 80 et 120 kilos qui se rentrent dedans à pleine vitesse et rendre cela sans risque », surtout pour ce qui est des plaquages. « Limiter les plaquages au torse ou plus bas a du sens, mais avec la force d'un genou quand le joueur sprinte, plonger sur le côté tête en avant, le plus bas n'est pas forcément le mieux » pour plaquer, a encore jugé le joueur.