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Max Brito, vingt-cinq ans après son accident : « J'ai vécu une illumination spirituelle »

Max Brito, ici dans les années 90, conserve toujours un bon souvenir de la Coupe du monde 1995. (N. Luttiau/L'Équipe)
Max Brito, ici dans les années 90, conserve toujours un bon souvenir de la Coupe du monde 1995. (N. Luttiau/L'Équipe)

Vingt-cinq ans après, l'ailier de la Côte d'Ivoire Max Brito, installé près de Bordeaux, est revenu sur l'accident de jeu qui l'a laissé tétraplégique lors d'un match de Coupe du monde 1995 sur le site Inews. Sans amertume.

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On ne jouait que depuis trois minutes, ce 3 juin 1995, quand le Côte d'Ivoire - Tonga, disputé à Rustenburg, dans le nord-est de l'Afrique du Sud, a viré au drame. Max Brito, l'ailier ivoirien, plaqué puis enseveli sous un ruck après une relance à la main, ne put pas se relever. Évacué par hélicoptère, opéré dans les heures qui ont suivi à Pretoria, d'une fracture de la colonne vertébrale, Brito, alors âgé de 27 ans, y a perdu l'usage de ses membres, laissé tétraplégique par cet accident de jeu. Vingt-cinq ans après, installé à Talence, en banlieue de Bordeaux, il est revenu sur ce coup du sort sur le site Inews.

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« Je vis seul, j'avais une amie mais nous ne sommes plus ensemble. Ce n'est pas simple, avec les infirmières et l'aide à domicile. J'ai de l'aide tous les jours. Je dirais que j'ai connu 13 ou 14 ans de brouillard où je ne savais pas où j'étais. L'accident était très violent. Mais après, j'ai vécu une illumination spirituelle et j'ai compris que c'était nécessaire d'accepter mon handicap. À partir de ce moment, toutes les portes se sont ouvertes. »

« Si on observe notre sport, il y a des blessures, mais pas beaucoup qui soient des accidents aussi violents que le mien. »

Max Brito

Lui qui était alors un joueur du Biscarosse Olympique conserve toujours un bon souvenir de cette Coupe du monde, la première pour la Côte d'Ivoire, qui avait d'abord subi la loi de l'Ecosse (0-89), puis avait réussi à inscrire deux essais à la France (18-54), avant le dernier match contre les Tonga (11-29).

« C'était un conte de fées de la jouer. Tu ne penses pas que ça peut se produire. J'en garde certains bons souvenirs, à un certain point, bien sûr... J'ai voulu comprendre ce qui s'était passé, alors j'ai regardé. Une fois que j'avais accepté ce qui m'était arrivé, c'était plus facile de le revoir. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment et l'accident s'est produit. Si on observe notre sport, il y a des blessures, mais pas beaucoup qui soient des accidents aussi violents que le mien. Le rugby est très physique, les joueurs d'aujourd'hui sont beaucoup plus musclés et ça a changé le jeu. Mais on ne peut pas arrêter de jouer parce que c'est dangereux. »

publié le 3 juin 2020 à 14h33
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