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La touche au lieu des 3 points : le mauvais choix en fin de match de Toulon à La Rochelle

Charles Ollivon et Baptiste Serin en fin de match dimanche soir à La Rochelle. (N. Luttiau/L'Équipe)
Charles Ollivon et Baptiste Serin en fin de match dimanche soir à La Rochelle. (N. Luttiau/L'Équipe)

À six minutes de la fin, les Toulonnais avaient l'occasion de décrocher un précieux match nul à La Rochelle dimanche soir. Ils ont préféré insister sur une pénaltouche pour inscrire un essai qui n'est jamais venu et s'inclinent (27-17) finalement sans même prendre le bonus défensif.

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Il reste moins de neuf minutes à jouer. Le chrono du stade Marcel-Deflandre affiche 71'33'' et un score de 20-17 en faveur de La Rochelle contre Toulon. Les Maritimes viennent de cafouiller un ballon qui revient très vite dans leur camp. L'ailier anglais Jack Nowell se met alors à la faute.

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Les Varois, via Baptiste Serin, choisissent rapidement de prendre la touche à une dizaine de mètres de l'en-but adverse. Avec l'entrée d'un banc costaud, ils se sentent forts. Le lancer du jeune talonneur Pierre Damond est bien capté par Charles Ollivon. Les avants toulonnais s'organisent et font parler leur puissance. « Fais travailler », hurle le manager toulonnais Pierre Mignoni au bord du terrain. Ses hommes ne sont plus qu'à quelques centimètres de la ligne sans pour autant concrétiser ce gros temps fort.

L'arbitre, M. Rousselet, qui avait signalé un avantage quelques secondes auparavant, revient à la faute. On joue à ce moment-là la 74e minute. Et dans les tribunes, tout le monde pense que Toulon va cette fois prendre les points pour assurer un match nul précieux chez un concurrent direct aux phases finales.

Mignoni ne tient plus en place. Il crie « trois points », fait le geste avec les doigts près du banc, puis hurle à Baptiste Serin d'opter pour la pénalité. Le demi de mêlée international l'entend évidemment mais ne l'écoutera pas.

« Si on marque, on dit ''bien joué''. C'est comme ça. Ce sont des choix qui sont sur le terrain »

Le capitaine Matthias Halagahu

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Là encore, son groupe, en confiance, préfère reprendre la touche pour jouer la gagne. C'est ce que fait l'Italien Paolo Garbisi, buteur attitré de son équipe ce week-end en l'absence de Melvyn Jaminet. Le choix est évidemment risqué. Il s'avérera être un énorme échec puisque le ballon est ensuite définitivement perdu sur un grattage de Judicaël Cancoriet.

Quatre minutes plus tard, le RCT encaissera même un troisième essai, signé Oscar Jégou, juste après un ultime carton jaune (Jules Coulon). Fin du match dans la foulée (27-17). « Si on marque, on dit ''bien joué'', explique le capitaine Matthias Halagahu, sorti plus tôt dans le match. C'est comme ça. Ce sont des choix qui sont sur le terrain. »

Au final, ils coûtent très cher à cette équipe varoise remaniée (treize changements dans le quinze de départ) mais passée très près d'un gros coup dans la perspective de la course à la qualification. « Les joueurs ont pris leurs responsabilités, note Maxime Petitjean, entraîneur adjoint du RCT. Si on arrive à marquer là, on remporte certainement le match. C'est vrai qu'on leur demandait de prendre les points mais ils ont fait leurs choix. C'est comme ça. On aurait pu repartir avec le match nul. C'est toujours frustrant quand à la fin, ça ne se passe pas comme on le souhaite mais il faut respecter le choix des joueurs. On s'est certainement trompé. Ça nous servira pour la prochaine fois. »

Pas de nul ni de point de bonus défensif

Ce lundi, les Toulonnais peuvent nourrir d'énormes regrets après cette décision lourde de conséquences. Ils sont rentrés les poches vides sans même le bonus défensif. Surtout, ils laissent les Rochelais accéder à la cinquième place avant le sprint final. « Sur le comportement, on ne peut rien reprocher à nos joueurs, reprend Petitjean. Il ne faut pas l'oublier. Mais on repart avec zéro point. Vu le déroulement du match, ça fait clairement chier. »

Le RCT, sixième avec seulement deux longueurs d'avance sur Perpignan, espère ne pas s'en mordre les doigts dans quelques semaines quand il s'agira de faire les comptes. Il reste deux réceptions, contre Lyon et Clermont, pour autant de déplacements, à Oyonnax puis enfin Paris, pour faire en sorte que plus personne ne se souvienne de cette fin de match rochelaise.

publié le 29 avril 2024 à 11h29
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