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Équipe de France : que s'est-il passé avant le match à Murrayfield pour que les Bleus soient perturbés ?

De l'aveu même du sélectionneur Fabien Galthié, les Bleus ont mal géré la ferveur avec laquelle les supporters français les ont accueillis à la descente de leur car, dimanche dernier, avant le match contre l'Écosse à Murrayfield. Que s'est-il passé exactement ?

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L'équipe de France a perdu son premier match du Tournoi des Six Nations, dimanche dernier, à Edimbourg (28-17). L'une des raisons invoquées par le sélectionneur Fabien Galthié, dans l'entretien qu'il a accordé à L'Equipe, est la gestion de l'avant-match et notamment la façon dont les joueurs ont appréhendé la ferveur du public français présent en masse sur place.

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« On a trouvé quelques réponses. Déjà, il y a le retard. On devait être au stade une heure vingt avant le match, on est arrivés une heure dix avant, raconte Galthié. Ç'a beaucoup fait paniquer les joueurs. Ensuite, il y a eu la folie autour de l'équipe. On a réussi à tout anticiper, le Stade de France, Cardiff... Mais Edimbourg, le bus pendant un quart d'heure au milieu de la foule en délire, avec les cornemuses, ça non, on ne leur a pas bien expliqué. »

Peut-être parce que c'était plus difficile à anticiper que la traditionnelle folie du Millennium Stadium. On estime qu'il y avait plusieurs milliers de Français, peut-être 10 000, le week-end dernier à Edimbourg pour encourager les Bleus.

Avant même l'arrivée du car de l'équipe de France, plusieurs centaines d'entre eux, maquillés, déguisés, s'étaient agglutinés à proximité de l'endroit où les joueurs pénètrent dans l'enceinte, se massant dans les escaliers du stade, entonnant une Marseillaise vibrante.

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À l'arrivée des joueurs, la ferveur est montée d'un cran. Une Marseillaise encore, des « Allez les Bleus » à gorges déployées et, de l'avis même de Galthié, des joueurs perturbés. « Shaun Edwards (l'adjoint en charge de la défense) m'a dit : ''Je n'ai jamais vu ça. Il faut vite reparler de la tactique (aux joueurs)''. » J'ai posé la question aux joueurs, ils me disaient : ''On est prêts, c'est top!'' Finalement, non. Cette folie, ce n'était pas trop, mais c'était trop pour qu'on arrive à la gérer. »

Ollivon : « Ça prend au coeur »

Dans l'entretien accordé mardi à L'Equipe, le capitaine Charles Ollivon refusait pourtant d'admettre que l'accueil enthousiaste des supporters français ait pu tétaniser les Bleus même s'il reconnaissait que le moment avait été spécial à vivre.

« Je n'étais pas forcément surpris, mais j'avais envie de profiter de ça. Je n'allais pas mettre la musique à fond et baisser la tête. C'était incroyable,cette foule quand on est arrivés. Pas grand-monde s'attendait à voir tous ces Français. Ça te prend au coeur. »

Au coeur et aux jambes. Les Bleus, peut-être encore sous le coup de l'émotion, ont réalisé une entame de match loin de leurs standards habituels depuis le début du Tournoi. Fabien Galthié ne cesse de répéter que l'équipe de France est jeune et en construction. C'est dans l'appréhension de ce genre de circonstances qu'elle doit aussi progresser.

publié le 12 mars 2020 à 15h49
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