L'histoire avec la Coupe du monde : tout a changé en 2015
Entre le Japon et la Coupe du monde de rugby, l'amour n'a pas toujours été réciproque. Présents sans exception à toutes les éditions du Mondial depuis sa création en 1987, les "Brave Blossoms" n'avaient pourtant gagné qu'un seul match jusqu'en 2015 (en 1991 contre le Zimbabwe, 52-8).
Une anomalie corrigée il y a quatre ans par trois victoires en phases de poules, dont le mythique succès face à l'Afrique du Sud (34-32) grâce à un essai à la dernière seconde et un Ayumu Goromaru de gala, auteur de 24 points ce jour-là. Malgré deux autres victoires face aux Samoa et aux Etats-Unis, les Japonais manquèrent la qualification (deux points de moins que l'Écosse).
L'entraîneur : Jamie Joseph connait bien le Mondial
Jamie Joseph a une histoire à part avec la Coupe du monde. Néo-zélandais d'origine, il dispute la Coupe du monde 1995 avec les All Blacks et participe à la raclée historique face au Japon (145-17) en phase de poules. Quatre ans plus tard, il joue à nouveau le Mondial, mais cette fois-ci sous les couleurs du... Japon !
Après sa carrière de joueur, il devient entraîneur jusqu'à prendre la succession d'Eddie Jones à la tête des "Brave Blossoms" en 2016. Depuis, il a obtenu des résultats notables en faisant par exemple match nul face à la France en 2017 (23-23) ou en battant l'Italie l'année dernière (34-17). Fort de son expérience, l'ancien troisième-ligne va tenter de devenir le premier entraîneur à permettre au Japon de sortir des poules d'une Coupe du monde.
Le groupe : Michael Leitche en capitaine
Pour son Mondial à domicile, le sélectionneur Jamie Joseph a fait confiance à un groupe de joueurs expérimentés comptant tous au moins une sélection. Les "héros de Brighton", tombeurs de l'Afrique du Sud en 2015, sont évidemment bien représentés avec, par exemple, la présence du troisième-ligne et capitaine Michael Leitch ou du deuxième-ligne Luke Thompson.
Le sélectionneur s'appuie aussi presque exclusivement sur le Championnat japonais et sur la franchise des Sunwolves, même si celle-ci est amenée à bientôt quitter le Super Rugby.
Le joueur à suivre : le « septiste » Lomano Lemeki
Son nom ne vous dit probablement rien et c'est bien normal. Lomano Lemeki n'est pas le plus connu des rugbymen, et même des rugbymen japonais. Mais il pourrait bien être un atout de poids pour les "Brave Blossoms" durant ce Mondial. À 30 ans, l'ailier a explosé sur le tard et s'est révélé lors des Jeux Olympiques 2016 de rugby à 7, jouant un rôle majeur dans le parcours du Japon, finalement quatrième.
Bon finisseur et capable de buter, il se consacre ensuite au XV en Top League avec le Honda Heat et avec les Sunwolves (province japonaise) en Super Rugby. Des performances qui lui ouvrent les portes de l'équipe nationale. Contre la Russie vendredi, il honorera sa 12e sélection comme titulaire à l'aile.
Le rendez-vous : un "huitième de finale" Japon-Écosse ?
Placé dans la poule A avec l'Irlande, la Russie, les Samoa et l'Écosse, le Japon a une réelle chance d'atteindre les quarts de finale. Sur le papier, les hommes de Jamie Joseph sont plus forts que les Samoa et la Russie mais semblent un cran en-dessous de l'Irlande.
Ils devraient donc se disputer la deuxième place qualificative avec l'Écosse. Et ça tombe bien, la rencontre contre le XV du Chardon est prévue le 13 octobre et sera le tout dernier de la poule. Un véritable huitième de finale potentiel.