Le match : 35-3
Sans réellement convaincre, l'Angleterre a néanmoins réussi comptablement son entrée dans le Mondial en l'emportant face aux Tonga (35-3) avec le point de bonus offensif et en n'encaissant qu'un but de pénalité (15e). Ce petit avantage lui permet d'occuper la première place du classement de la poule C. Adversaires du XV de France samedi 12 octobre (10h15) pour ce qui s'annonce comme le choc de la poule, les Anglais ont semblé donc un peu flétris ce dimanche.
Il a fallu attendre une demi-heure et le doublé du centre Manu Tuilagi pour les voir obtenir un avantage (31e, 15-3) avant de prendre le large en seconde période derrière un ballon porté au pas de charge, essai inscrit en force par le talonneur Jamie George (57e, 28-3). Pour le reste, ce fut une décoction d'en-avants et aussi de pénalités, dix-neuf en tout.
Match haché, donc, à défaut d'être heurté pour l'entrée en jeu de ses deux nations dans ce Mondial. L'Angleterre du coach Eddie Jones n'a pas donné l'impression d'être un des favoris au titre mondial. Le technicien australo-japonais, qui voulait marquer les esprits du public local et qui était ici, à Sapporo, comme chez lui après avoir entraîné entre 2012 et 2015 les Brave Blossoms, en sera pour ses frais cette fois-ci.
C'est en fin de match que l'Angleterre au jeu très désordonné a obtenu le bonus offensif. À la 77e minute, le remplaçant Jonathan Joseph perçait et offrait le quatrième essai à son coéquipier Luke Cowan-Dickie. Mis à part ça, les deux équipes avaient passé les vingt dernières minutes à faire bouger le ballon sans trancher, à l'exception notable du slalom de l'ailier Anthony Watson (74e) sur quatre-vingt mètres, occasion gâchée à trois mètres de l'en-but tongien par Slade et Daly dans un « deux contre un » mal négocié, à l'image de ce match décousu.
Le joueur : Manu Tuilagi double la mise
Natif des Samoa, issue d'une fratrie d'internationaux et spécialiste du plaquage destructeur, citoyen britannique depuis 2014, le centre anglais Manu Tuilagi (28 ans, 1,85m, 114 kg, 36 sél. depuis 2011) a une fois de plus démontré ses qualités de perce-muraille en inscrivant un doublé. Tout d'abord en repoussant la menace de six Tongiens à proximité de l'en-but adverse pour marquer en force (24e). Puis dans un registre plus fluide, en bout de ligne à l'intérieur de l'ailier Jonny May à la conclusion d'une attaque au large (31e). Sanctionné à cinq reprises dans sa carrière pour des comportements inadaptés, non-sélectionné pour le mondial 2015 après avoir agressé un chauffeur de taxi et deux policières, ce gabarit hors-normes a démontré contre les Tonga toute son importance au centre du dispositif offensif anglais.
Le fait : trop de fautes grippent la machine anglaise
Indisciplinés au sol et dans les mauls, les Anglais ont été pénalisés à dix reprises, autant de coups d'arrêts à leurs offensives, surtout durant leur première période, particulièrement hachée. De nombreuses maladresses, déchet inhabituel chez le XV de Rose, ont aussi mis fin à une douzaine de temps forts. Fautes et imprécisions, donc, sont à mettre au débit d'Anglais qui n'ont pas enthousiasmé les observateurs pour leurs débuts dans ce Mondial.