Bloqué par la crise du coronavirus, le rugby mondial retient son souffle. Alors que certaines fédérations majeures, comme l'Australie, ne cachent plus leurs difficultés économiques, faute de compétitions, World Rugby (l'organisme international qui gère le rugby à XV et à sept) est face à un véritable casse-tête quant à la suite du calendrier et face aux intérêts des différentes nations. Au sud, la tournée de juillet constitue une substantielle entrée de revenus. Au nord, on souhaiterait finir le Tournoi à l'automne et assurer la tournée de novembre. Comment faire pour satisfaire tout le monde ?
Interrogé par le Daily Mail, Bill Beaumont, le président de World Rugby, a reconnu deux options qui sont, entre autres, sur la table : des matches joués dans l'hémisphère nord à l'automne, avec un partage équitable des recettes, ou des tests qui se joueraient dans l'hémisphère sud puis dans l'hémisphère nord. Une dernière option qui semble difficilement réalisable vu l'étroitesse du calendrier qui se profile sur le reste de l'année 2020.
« S'il n'y avait pas de tests en novembre, la situation deviendrait très sérieuse »
« Nous sommes tous bien conscients de la situation financière au sud, a poursuivi Beaumont. Les fédérations du sud ont besoin des tests de juillet, celles du nord de ceux de novembre. Mais on doit être unis dans cette crise. Personne ne va faire de profit pendant cette période, tout le monde va souffrir. J'ai pleine confiance en la capacité des fédérations à travailler ensemble pour trouver une solution. Même les nations du nord (prétendument les plus riches) vont être impactées. S'il n'y avait pas de tests en novembre, la situation deviendrait très sérieuse. Mais je ne pense pas qu'on en arrive à cette extrémité. » Rappelons que Raelene, Castle, la directrice exécutive de la Fédération australienne, n'a pas exclu de ne pas traverser la planète en novembre pour laisser la priorité à la fin du Super Rugby et Four Nations.
« Il faut attendre que la situation se décante, assure Beaumont. On ne peut pas prévoir de solution exacte aujourd'hui. Les Fédérations vont avoir besoin de matches, mais il faut aussi penser aux clubs qui ont des saisons à finir. » Un calendrier ingérable ? « Il faut que cela reste sous contrôle, ça ne doit pas devenir le Far West. Si tout le monde a la fièvre de l'or et court après l'argent, on n'y arrivera pas. »