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André Boniface : « Denis (Lalanne) faisait partie de ma vie »

Guy et André Boniface (à droite). (L'Équipe)
Guy et André Boniface (à droite). (L'Équipe)

Avec « Le temps des Boni », Denis Lalanne racontait les cavalcades de Guy et André Boniface, les deux frères qui ont inventé la passe croisée. À 85 ans, André perd un ami immense.

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« Qui était pour vous Denis Lalanne ?
C'était mon ami, bien plus qu'un journaliste. Nous avons su créer une intimité très proche. Il ne se passait pas deux jours sans que l'on se parle. Nous avons encore déjeuné ensemble, il y a cinq ou six jours, avec Marc Silvera, le producteur du documentaire Le Temps des Boni (basé sur le livre de Denis Lalanne publié en 2000), dans un endroit superbe au Pays Basque, à Bidart, en bordure de la Côte. On dominait la baie. C'est Denis qui a choisi l'endroit. Il était content. On est restés là jusqu'à cinq ou six heures. Il était très très bien. Il buvait du vin rouge. Je ne pouvais pas penser qu'il allait nous quitter.

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Comment s'est nouée cette amitié ?
Lors de notre première rencontre, à Pau, entre Noël et le jour de l'an. Je disputais un match de charité, j'avais à peine dix-huit ans. Il m'avait dit ce jour-là :¨j'ai découvert un nouveau Dauger¨. Il a eu ce culot de me comparer à ce joueur immense que j'adulais et auquel je n'ai jamais su ressembler. Je crois que ce moment-là a été un déclic entre lui et moi.

Il a surtout écrit « Le temps des Boni »... 
 Denis était un écrivain-journaliste, pas le contraire, ça lui plaisait que l'on pense comme ça. Le temps des Boni a été aussi un déclic pour lui. Ce n'était pas seulement un livre sur mon frère Guy et moi, mais un regard sur l'époque que nous vivions, sur une forme d'insouciance.

« J'ai 85 ans, il ne reste plus grand monde autour de moi maintenant »

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Quel journaliste était-il ?
J'ai toujours eu confiance en son jugement. Il s'intéressait à la technique autant qu'aux hommes. Il a été le premier journaliste que L'Équipe a laissé s'exiler en Province, c'est dire son talent et sa place dans l'entreprise. Bon, il n'avait pas choisi le coeur de la forêt landaise, mais bien Biarritz et une maison formidable... Nous faisions ensemble les voyages entre Biarritz et Paris, c'était toujours de forts agréables moments.

Il vous rendait visite parfois ?
Il y a quelques mois, oui, il est venu dans mon village, à Montfort-en-Chalosse (Landes). Il y avait une exposition que je voulais lui présenter. Je me souviens qu'il est reparti pour Biarritz à la tombée de la nuit, sous la pluie, j'avais peur qu'il ne se perde dans ce terroir de Chalosse. Honnêtement, Denis faisait partie de ma vie. J'ai 85 ans, il ne reste plus grand monde autour de moi maintenant. »

publié le 7 décembre 2019 à 19h59
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