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À Perpignan, la solidarité a joué à plein pour éviter l'isolement

À Perpignan, la solidarité s'est organisée pour éviter aux joueurs éloignés de leur famille de mieux gérer l'isolement. (S. Boué/L'Équipe)
À Perpignan, la solidarité s'est organisée pour éviter aux joueurs éloignés de leur famille de mieux gérer l'isolement. (S. Boué/L'Équipe)

Durant le confinement, le soutien aux jeunes étrangers du centre de formation a été une priorité du club.

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À Perpignan, le responsable du centre de formation, Tom Brunel, s'est activé dès le début du confinement pour caser la vingtaine de jeunes joueurs logés sur place, dans des chambres individuelles, coupés du monde extérieur. « Pour les Français, c'était facile, raconte-t-il, ils pouvaient rentrer dans leur famille. Pour les étrangers, il a fallu trouver d'autres solutions. »

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Berend Botha, deuxième ligne sud-africain de l'équipe pro de l'USAP, a hébergé un jeune compatriote ; un oncle wallisien, vivant à Castres, a accueilli ses deux neveux ; un jeune Géorgien a filé s'installer chez son frère aîné, à Auch. « Finalement, ne sont restés sur place que deux joueurs fidjiens, Alivereti Duguilavu (centre de 23 ans) et Taniela Ramasibana (deuxième-ligne de 20 ans). Taniela est ici depuis cette année seulement, il ne parle pas très bien français et cette période a été compliquée. Les joueurs du Pacifique ont la culture de la communauté et être seul pendant autant de temps n'est pas facile du tout pour eux. »

Des activités utiles avec une association locale

Les deux, trois premières semaines, ils les passent à tuer les heures, leurs journées rythmées par la livraison de leurs repas, deux fois par jour, et les rendez-vous par Skype avec la famille fidjienne. Tom Brunel comprend vite qu'il lui faut trouver quelque chose pour les occuper et leur propose d'aider une association locale, « Les Petites Mains du 66 », créée dès le début de l'épidémie, et qui confectionne des blouses pour équiper le personnel soignant de la région. « Je les ai accompagnés deux fois par semaine, pour qu'ils travaillent à l'atelier. Ils étaient à la coupe. Cela les a aidés à faire face à l'isolement et cela a bien plu à Taniela. Ensuite, début mai, il devait aller chez un viticulteur, pour aider à tailler la vigne, mais cela a dû être annulé à cause des intempéries. »

Depuis la sortie du confinement, Brunel se démène pour essayer de trouver d'autres membres de la communauté fidjienne susceptibles de les accueillir une dizaine de jours « pour qu'ils aient l'impression de partir un peu en vacances ». Ils espéraient pouvoir rentrer au pays mais « les Fidji imposent un isolement de vingt-huit jours et on nous a déconseillé de les laisser partir. Quand je le leur ai dit, ils se sont un peu énervés et j'ai compris à quel point c'est difficile pour eux, cet isolement. D'habitude, quel que soit le contexte, ils disent toujours que tout est OK, là, ils ont énormément insisté. Je comprends leur désarroi, ils attendent avec impatience de revoir leur famille et je ne peux rien pour eux... »

publié le 3 juin 2020 à 08h15 mis à jour le 3 juin 2020 à 14h55
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