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WRC : Kalle Rovanperä (19 ans) plus jeune pilote à monter sur un podium lors du rallye de Suède

Le Finlandais Kalle Rovanperä au volant de sa Toyota Toyota Yaris WRC, lors de la troisième spéciale du rallye de Suède, qu'il a terminé troisième à seulement 19 ans. (J. Nackstrand/AFP)
Le Finlandais Kalle Rovanperä au volant de sa Toyota Toyota Yaris WRC, lors de la troisième spéciale du rallye de Suède, qu'il a terminé troisième à seulement 19 ans. (J. Nackstrand/AFP)

Dès son deuxième rallye avec Toyota, le Finlandais est devenu le plus jeune pilote à monter sur le podium en WRC, à 19 ans.

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Ce dimanche était chargé en émotions pour trois anciens pilotes fiers de leurs progénitures. Au point stop de la dernière spéciale du Rallye de Suède, Gwyndaf Evans, champion de Grande-Bretagne en 1996, accueillait son vainqueur de fils Elfyn par une touchante étreinte. Ayant suivi cet épilogue depuis le parc d'assistance, Harri Rovanperä luttait pour ne pas se mettre à chialer comme un gamin qu'est son fils Kalle, plus jeune pilote à monter sur un podium WRC à 19 ans et 4 mois. « C'est incroyable, irréel », marmonnait du bout des lèvres celui qui avait signé ici même, en 2001, son unique victoire en Mondial, au volant d'une Peugeot 206 WRC officielle. Kalle n'avait alors que quatre mois.

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Des larmes, il y en avait également dans les yeux de Tommi Mäkinen. Aucun lien de sang entre les deux héros du jour et le quadruple champion du monde, mais c'est bien le patron de Toyota qui portait les gènes du triomphe dominical de ses ouailles. À poil après le camouflet que lui a infligé Ott Tänak en fin de saison dernière en filant chez Hyundai avec son titre mondial dans les poches, le Finlandais a pris le risque de repartir de zéro en virant Meeke et Latvala pour recruter Ogier (la meilleure des compensations), Evans et Rovanperä, malgré le parcours en dents de scie du premier et le manque d'expérience du second.

Il pouvait en effet paraître prématuré de lancer le jeune Kalle dans le grand bain après seulement vingt rallyes en Championnat du monde, en WRC-2.

Rovanperä déjà au volant en compétition à 11 ans

Mais le risque était tout de même mesuré, comme le faisait remarquer dimanche Sébastien Ogier, bouté hors du podium par son équipier dans l'ultime spéciale : « Cela reste exceptionnel ce qu'il fait, mais cela n'étonne qu'à moitié car on s'y attendait presque. À 19 ans, il a déjà beaucoup de kilomètres en rallye derrière lui. »

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Alors qu'Ogier a découvert le rallye à 22 ans, Rovanperä était déjà au volant d'une voiture de course en compétition à 11 ans, en Estonie. À 13, il participait à ses premiers rallyes sprint, en Lettonie, où des dérogations permettent de s'aligner en course sans disposer du permis de conduire.

Il fêtait son seizième anniversaire en devenant le plus jeune champion du pays, au volant d'une Skoda Fabia R5 de 300 chevaux. Et quelques semaines après avoir obtenu son permis de conduire (à 17 ans en Finlande), il faisait ses débuts en Championnat du monde, au Rallye de Grande-Bretagne.

En vingt rallyes en WRC-2, celui que l'on surnomme déjà « le Verstappen du WRC » a remporté huit fois la catégorie. Et le titre mondial l'an dernier, avec Skoda. Suffisamment convaincant pour que Tommi Mäkinen, voisin des Rovanperä à Jyväskylä, le lance dans la catégorie reine.

Une confiance récompensée dès son deuxième rallye à bord de la Yaris, au prix d'une énorme prise de risques dans une power stage transformée en bourbier. « Je le connais bien et je savais qu'il ne se contenterait pas de cette quatrième place », souligne son père. Le garçon, très exigeant envers lui-même mais d'une incroyable sérénité, déborde de confiance en lui. À ce rythme, il devrait battre quelques records de précocité.

Il ne lui reste que deux rallyes pour faire aussi bien que son compatriote Esapekka Lappi, vainqueur dans la catégorie reine dès sa quatrième titularisation, chez Toyota déjà (Finlande 2017, à 26 ans). Quant au record de Latvala, plus jeune vainqueur de l'histoire du WRC à 22 ans et 313 jours, il semble condamné à vite tomber. « Je vais essayer de le battre, bien sûr. Il me reste pas mal de temps pour le faire », glisse, malicieux, Kalle Rovanperä.

publié le 18 février 2020 à 08h30
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