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Thierry Neuville : « À la limite tout le temps » au rallye Monte-Carlo

La joie de Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul. (Pascal Huit/Pascal Huit-Images)
La joie de Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul. (Pascal Huit/Pascal Huit-Images)

Le pilote belge a dû s'employer pour repousser les ambitions de Sébastien Ogier et du surprenant Elfyn Evans.

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Quitte à rentrer à la maison, autant le faire le plus vite possible. Thierry Neuville, né à Saint-Vith, en Belgique germanophone, vit à Monaco. C'est donc en quasi-local qu'il a remporté son premier Monte-Carlo - mettant fin à ce qui devenait un quasi-monopole français - après 304 kilomètres sans erreur majeure malgré la pression des véloces Toyota d'Ogier et Evans. « On a été à fond tout le temps » résume Nicolas Gilsoul son co-pilote. Impressionnant.

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Treizième victoire en championnat du monde, mais première sur le Monte-Carlo... on vous a vu grimper sur le toit de votre Hyundai et même vous y allonger un bref instant, comment avez-vous vécu ce moment ?
C'est difficile à décrire... C'est pas rien. On sort de quatre jours vraiment ardus, notamment avec ce début de course de nuit où on a trouvé de la glace là où on pensait ne pas en avoir. J'ai pris la tête une fois (ES2 et ES 3), je l'ai perdue, Evans nous a mis un gros coup, mais j'ai réussi à refrapper et reprendre la tête (ES14) jusqu'au bout, c'est une victoire solide. Il n'y a qu'un vainqueur, aujourd'hui c'est moi qui aie le sourire. C'est une de mes plus belles.

L'an passé vous avez fondu sur Ogier, échouant de deux secondes, il vous avait manqué deux ou trois kilomètres...
Je l'avais dit : je voulais cette revanche. Je voulais aussi casser la domination française de Loeb et Ogier. En championnat du monde, Ott (Tänak) l'a fait avant moi, bon je le fais sur le Monte-Carlo...

On a eu l'impression d'une course tendue entre pilotes très proches...
La voiture était bien, j'en faisais ce que je voulais.

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Pourtant il y a des hauts et des bas, et pas des petits, cette deuxième spéciale où vous mettez 25 secondes à Ogier, avant d'en perdre 20 sur Evans dans la suivante...
C'est ça le Monte-Carlo, des écarts incroyables que tu ne peux pas rattraper sur un rallye plus classique. Seize secondes de retard, ailleurs, c'est perdu. Mais pour battre Ogier à la régulière, il m'a fallu être à la limite tout le temps.

« Il fallait que je la gagne un jour, comme il va falloir que je gagne le championnat »

Après une entame de nuit idyllique le jeudi, vous avez beaucoup râlé le vendredi sur les informations fournies par vos ouvreurs (NDLR : Sordo, le quatrième pilote Hyundai a remplacé in extremis Thiry, malade, dans ce rôle inattendu).
Je n'ai pas été le seul, les conditions ne correspondaient pas à ce qu'on attendait. Dany a très bien réagi, a compris mes besoins et mes mots. On avait du mal à se comprendre, mais on a réussi à se caler, et c'est lui, par exemple, qui me fait changer de choix de pneus pour la fin du rallye et je gagne les quatre dernières spéciales. À partir du moment où j'ai été en pleine confiance...

Tänak a fait une grosse sortie de route. Vous aussi l'an dernier au Chili, avez connu ça. En quoi cela peut affecter la confiance d'un pilote et donc la suite du championnat ?
Moi je ne me suis pas posé de questions après. Ça ne lui posera pas de problèmes non plus.

Vous cumulez les titres de vice-champion du monde, est-ce que cette victoire convaincante, va vous redonner un regain de confiance ?
Il fallait que je la gagne un jour, comme il va falloir que je gagne le championnat. Au moins ça, le Monte-Carlo, c'est dans la poche. Ça se passera pas à chaque fois comme ça. Va falloir rien lâcher. »

publié le 26 janvier 2020 à 18h23 mis à jour le 26 janvier 2020 à 23h53
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