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Patinage artistique : pour Denis Masseglia, c'est aux clubs de décider de l'avenir de Didier Gailhaguet

Denis Masseglia est le président du Comité national olympique et sportif français. (L. Argueyrolles/L'Équipe)
Denis Masseglia est le président du Comité national olympique et sportif français. (L. Argueyrolles/L'Équipe)

Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia a déclaré jeudi que l'avenir de Didier Gailhaguet à la tête de la Fédération française des sports de glace devait être entre les mains des clubs, alors que la ministre des Sports a demandé sa démission.

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« C'est aux clubs et à eux seuls qu'appartient la décision finale » sur le maintien ou non de Didier Gailhaguet à la tête du patinage français, a estimé jeudi le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia.

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« À qui appartient la fédération ? Elle appartient aux clubs. C'est à eux et à eux seuls qu'appartient la décision finale », a-t-il affirmé à l'AFP. Il a répété que Didier Gailhaguet, appelé à la démission par la ministre des Sports Roxana Maracineanu en plein scandale de violences sexuelles dans le patinage, était « face à sa conscience ».

« Il ne peut pas rester dans le statu quo »

« Il doit se poser deux questions : ce qui est le mieux pour sa fédération et ce qui est le mieux pour son honorabilité. Partant de là, il ne peut pas rester dans le statu quo », a expliqué le patron du mouvement olympique français.

Selon les statuts de la Fédération française des sports de glace (FFSG), le conseil fédéral peut mettre fin au mandat du président par un vote aux deux tiers. Cet organe est constitué de 31 membres, élus par l'assemblée générale, et qui ne sont pas tous des représentants des clubs.

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Après les accusations de violences sexuelles de plusieurs patineuses de haut niveau contre leurs entraîneurs, entre la fin des années 1970 et les années 1990, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a appelé lundi à la démission de Didier Gailhaguet, fustigeant un « dysfonctionnement général » au sein de la fédération.

« Une crise gravissime »

En cause, le parcours de l'ancien entraîneur Gilles Beyer. Il avait retrouvé une place dans les années 2000 dans son club parisien des Français volants, puis à la fédération, malgré une enquête administrative qui avait conduit le ministère à l'écarter de ses rangs en 2001, à cause de ses attitudes inappropriées avec des patineuses. Dans un livre paru la semaine dernière, l'ancienne championne Sarah Abitbol l'a accusé de viols entre 1990 et 1992.

Le CNOSF est le plus haut représentant du mouvement sportif. Pour son président, le sport français traverse « une crise grave, voire gravissime ». « S'il n'y a pas une coopération étroite entre le pouvoir politique, la justice, l'Intérieur, et le monde associatif, on n'y arrivera pas », a-t-il dit. « Il y a trois sujets : les victimes, les prédateurs à éliminer, et la confiance à redresser, pour que les parents ne se détournent pas des clubs », a-t-il ajouté.

publié le 6 février 2020 à 20h13
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