Il paraît qu'il fait son job à plein temps. 6 jours sur 7, à raison d'un à deux entraînements par jour. Toute l'année. À tout juste 22 ans, Salahdine Parnasse (13 victoires, 0 défaite, 1 match nul) est déjà un nom de sa discipline. Champion intérimaire des poids plumes (- 66 kg) au sein du KSW, l'organisation polonaise qui revendique des records de fréquentation, le « Kylian Mbappé » du MMA français ne se contente pas du talent.
Au sein de la petite salle de la Atch Academy, à quelques jours de sa défense de ceinture face à l'expérimenté Slovaque Ivan « Buki » Buchinger (33 ans, 37 - 6 - 0), anonyme ou presque parmi la trentaine de combattants pros, amateurs, expérimentés ou débutants, il se donne à fond dès l'entraînement, demande à ses coaches des exercices supplémentaires et fait la grimace quand ils lui demandent de se préserver pour samedi. Stakhanoviste.
« C'est sa fougue, son esprit de félin, son instinct qui l'ont amené jusque-là »
Samedi donc, à Gliwice, au sud de la Pologne, Salahdine Parnasse va défendre sa ceinture pour la première fois. Sous contrat jusqu'au premier trimestre 2020, il lui restera un combat à honorer en cas de victoire, peut-être face au champion régulier de la catégorie, le Polonais Mateusz Gamrot (28 ans, 15 - 0 - 0, 1 NC), qui n'a plus combattu depuis 1 an.
Car pour 2020, l'Albertivillarien veut voir d'autres horizons que ceux de la Silésie. Plus à l'Ouest, en direction des États-Unis et de l'UFC, la plus grosse organisation de MMA, d'ores et déjà prête à l'accueillir. « C'est sa fougue, son esprit de félin, son instinct qui l'ont amené jusque-là », précise Atch, son head coach, qui confirme que son protégé est acharné du travail. L'UFC est un horizon pas tout à fait lointain mais le présent, l'actualité, c'est « Buki ». « C'est surtout un grappler, bon au sol, avec un bon bras arrière », explique Parnasse.
Buchinger est un combattant intelligent, un fin stratège qui sait bien utiliser la cage pour développer ses armes. « Ce qu'il faut, c'est le mettre dans le vent, le faire gamberger et ne pas se jeter sur lui », analyse Johnny Frachey, entraîneur MMA et sol. « Salahdine ne doit pas rentrer dans son jeu, ne pas aller à la bagarre. Il doit le sniper (le tenir à distance en striking, ndlr) et faire ce qu'il fait d'habitude. Être patient et le fatiguer. C'est son moment ce combat », conclut Frachey. Avant de voir plus grand...