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Les Bleus veulent poser les jalons de la reconnaissance aux Mondiaux

Axel Sola, actuel n°1 mondial toutes catégories. (D.R)
Axel Sola, actuel n°1 mondial toutes catégories. (D.R)

Le Bahreïn accueille les Championnats du monde amateurs de MMA, auxquels la France envoie cette année un contingent record. En affichant de grosses ambitions, histoire de marquer les esprits.

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Exit Las Vegas, capitale mondiale du MMA professionnel, qui avait accueilli les trois premières éditions. Depuis 2017, le royaume de Bahreïn accueille les Championnats du monde amateurs. Cette année (du 11 au 16 novembre), la France compte bien y briller, avec une idée derrière la tête : marquer les esprits à deux mois d'une reconnaissance et d'une homologation légales dans le dernier pays qui résiste encore et au toujours au MMA.

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Dana White, le président de l'UFC, brûle lui les étapes et ne respecte pas la préséance, au risque d'échauffer quelque peu certaines oreilles au sein du ministère des Sports français. « On arrive enfin en France, clame-t-il. On travaille dur depuis un long moment pour ouvrir le marché français au MMA. On va faire un événement là-bas en 2020. ». White ne s'embarrasse guère de l'étiquette et pense avant tout à son business (lucratif). Il a même déjà deux noms à mettre sur la carte d'un événement qu'il a fixé au mois d'octobre 2020. Une année, à compter du 1er janvier, qui verra le MMA légalement reconnu en France et encadré au sein d'une fédération délégataire.

Avant de pouvoir organiser des événements et des compétitions nationales sur son sol, la France se présente en force aux Championnats du monde amateurs organisés à Bahreïn. Les Bleus seront 19 - le plus gros contingent tricolore depuis 2014 et la première édition - avec deux vraies chances de titre et un objectif global de 7 à 10 médailles.

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Les filles, c'est pour demain

« Moi je vise 3-4 médailles d'or. Avec Axel Sola et Mathis Chevalier, vice-champion du monde -84 kg, n° 1 pound for pound (toutes catégories confondues), champion d'Europe junior qui passe en senior... et une petite dizaine de médailles... », assure Aldric Cassata, l'entraîneur en chef de l'équipe de France (avec Iurie Bejenari et Nicolas Ott, flanqués d'un préparateur physique et d'un kiné) et stakhanoviste du MMA revendiqué. « C'est mon métier, c'est ma passion, j'arrive dans ma salle à 9h, je la quitte à 21h, avant et après je reste focus MMA et je gère plein de choses au téléphone ou en direct », insiste ce tout juste quadra, passé par le centre de formation de l'OGC Nice. Vingt ans de foot dans les jambes, 20 ans de fight dans les mains, Cassata, entraîneur à succès d'Axel Sola ou Estelle Chambeau (championne d'Europe 62 kg, absente à Bahreïn car empêchée par St-Cyr) veut aussi envoyer un message et défendre son sport.

« On a 17 athlètes différents, qui ont besoin chacun d'un accompagnement spécifique, ça ne peut pas être collectif. Le seul truc sur lequel je suis intransigeant et qui est collectif, c'est un discours sur des valeurs et des principes : on respecte l'adversaire, on le salue, on respecte les décisions des juges, même si on se sent floué... ça, c'est le plus important. »

Dix-sept combattants donc, et une seule féminine (Marine Cruau, 70 kg), un regret pour toute la délégation. « Le principe des sélections, c'est le volontariat, et même si le MMA explose, et qu'on a plein de filles dans les salles, le principe de réalité prévaut. Mais ça va venir. En France, depuis 20 ans, on se débrouille tout seul », analyse Cassata. Même discours chez Bertrand Amoussou, membre du board de l'IMMAF-WMMAA, la Fédération internationale, et co-président du CFMMA (Comité français du MMA) : « Ce n'est pas super, c'est vrai, c'est dommage. Ça changera quand on pourra faire des compétitions sur notre sol. Dans cet objectif, de la reconnaissance de notre sport, c'est important de venir en force, filles ou garçons, pour montrer que le MMA doit compter avec la France. » Dana White, lui, a déjà tout prévu.

publié le 9 novembre 2019 à 14h00 mis à jour le 13 novembre 2019 à 14h17
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