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Axel Sola : « Le MMA est un sport de choix, comme aux échecs »

Axel Sola et son entraîneur Aldric Cassata (à gauche) lors de la remise du prix du meilleur combattant de l'année. (L'Equipe)
Axel Sola et son entraîneur Aldric Cassata (à gauche) lors de la remise du prix du meilleur combattant de l'année. (L'Equipe)

Battu en quarts de finale des Mondiaux amateurs à Bahreïn, Axel Sola, n°1 mondial toutes catégories, a tout de même été désigné meilleur athlète masculin de l'année par la Fédération internationale (IMMAF). Une distinction qui n'efface pas la déception pour le Français.

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Une belle gueule, une tête bien faite, le titre de meilleur combattant amateur de la saison malgré son échec aux Mondiaux à Bahreïn... Axel Sola, 22 ans, pourrait être la future tête de gondole du MMA Français. Mais le gaucher, tombé dans ce sport à l'âge de 13 ans après avoir tâté du karaté, notamment, ne veut pas brûler les étapes. Et sait que la route est encore longue avant de rejoindre la plus grande organisation du monde, l'UFC.

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« Vous visiez le titre à Bahreïn. Vous êtes sorti prématurément en quarts de finale. Vous ne sembliez pas trop atteint en descendant de la cage...
Ce sont juste des apparences. J'étais extrêmement déçu. Je pouvais gagner, j'étais au-dessus techniquement et tactiquement. Je perds contre un adversaire moins bon à cause de mauvais choix tactiques à des moments déterminants du combat. Mais dans son style, c'était toutefois un adversaire solide avec le style rouleau compresseur qu'ont ces lutteurs. J'ai été un peu trop gourmand dans le 3e round. J'ai la possibilité de finaliser sur un étranglement mais ça ne passe pas.

« L'UFC, c'est le plus haut niveau de compétition de ce sport »

Vous avez eu un petit coup de stress la veille du combat...
Il y a toujours du stress, c'est une situation stressante de combattre. La question c'est : "Qu'est-ce que l'athlète fait de ce stress ?" Il doit être moteur, constituer une force pour performer encore plus. C'était un combat très serré... Ça s'est joué sur des détails. Le MMA c'est un sport de choix, c'est comme les échecs. Il y a énormément de possibilités d'atteindre la finalité, de mettre en échec l'adversaire mais il faut être capable de faire le bon choix au bon moment en fonction d'énormément de paramètres.

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Vous allez passer pro, c'est une certitude ?
Oui, bien sûr. Je vais vivre de ma passion. J'ai l'occasion de pouvoir le faire, je vais le faire quelques années. Je vais d'abord terminer mon Master 2 d'entraînement et optimisation de la performance sportive, en Staps. Je me destine soit à travailler sur la science du sport en laboratoire, soit travailler en réathlétisation dans le haut niveau.

L'UFC est l'objectif ultime ?
Bien sûr. C'est comme si j'étais basketteur et que vous demandiez si je voulais jouer en NBA. Bien sûr, c'est le plus haut niveau de compétition de ce sport. Mais il ne faut pas brûler les étapes. L'idée c'est de choisir le chemin qui me permette de me développer le mieux en tant qu'athlète. J'ai encore tout à prouver, il va falloir serrer les dents, ça ne sera pas facile. Mais je suis déterminé et je vais tout donner pour ne pas avoir de regrets.

« Ce qui m'intéresse, c'est la complexité de l'affrontement

Qu'est-ce qui vous plaît autant dans le combat ? Pourquoi aimez-vous vous battre ?
Je n'ai pas l'impression de me battre quand je combats. C'est réellement un jeu. Ce qui m'intéresse, c'est la complexité de l'affrontement. Je pense qu'un rugbyman n'a pas l'impression de se battre quand il pratique son sport, quand il plaque ou quand il se fait plaquer. Il y a des phases très violentes dans son sport et, pourtant, je ne pense pas qu'il vive les choses de cette manière.

Après votre défaite, vous avez tenté de réconforter votre entraîneur qui semblait plus abattu que vous. Quelle relation avez-vous ?
Je lui dois énormément, ça fait huit ans que l'on travaille ensemble... Cette défaite m'a vraiment fait mal. Ce résultat ne représente pas le niveau que j'ai atteint... J'ai vu qu'il avait les larmes, ça m'a fait sourire, alors j'ai voulu essayer d'atténuer la chose. Puis je suis allé dans mon coin digérer la défaite tout seul. Je suis plutôt quelqu'un qui intériorise. Mais ce match m'a énormément appris. Cette compétition aurait dû être l'achèvement de quelque chose dans ma carrière amateur. C'est un peu comme si le château de cartes s'écroule alors que l'on va poser la dernière carte. On repart de zéro. Ce n'est pas grave, j'ai toute la vie pour le faire. »

publié le 15 novembre 2019 à 19h48
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