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Le magazine « Sport reporter » s'intéresse au réchauffement climatique

Fin septembre, le 50 km marche des derniers Mondiaux d'athlétisme, à Doha, s'est disputé sous une chaleur écrasante. (Sport reporter/Canal+)
Fin septembre, le 50 km marche des derniers Mondiaux d'athlétisme, à Doha, s'est disputé sous une chaleur écrasante. (Sport reporter/Canal+)

Avec « Terrains brûlants », le magazine « Sport reporter » (ce samedi à 14h55 sur Canal+Sport) raconte comment organisateurs et sportifs sont contraints de s'adapter à la hausse des températures.

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Vingt-deux années d'attente déjà. Créée en 1909, l'Elfstedentocht, une épreuve de patinage de 200 kilomètres aux Pays-Bas, n'a plus été organisée depuis 1997, faute de froid suffisamment mordant pour geler les canaux. Quelqu'un ajoutera-t-il d'ailleurs un jour son nom au palmarès derrière le dernier vainqueur, Henk Angenent ? Pas sûr.

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La hausse des températures modifie, en effet, de plus en plus régulièrement la pratique sportive, comme le montre le nouveau numéro de Sport reporter, Terrains brûlants, diffusé ce samedi à 14h55 sur Canal+Sport (puis vendredi 22 novembre en clair sur Canal+ à 20h). Réalisé par Pierre Robin, le film débute par des images de l'épreuve du 50 km marche des Championnats du monde d'athlétisme à Doha, le 28 septembre. Au moment du départ, à 23 heures, le thermomètre affichait encore 33 °C et 90 % d'humidité.

À Athènes, Mosxoula Manoussou, jeune athlète de demi-fond, est confrontée à une problématique similaire, elle qui réalise son entraînement matinal (8 heures), tout comme sa séance du soir, dans une chaleur terriblement éprouvante pour son organisme : 32 °C à 8 heures, 39 °C à 18 heures. Depuis plus de dix ans déjà, son coach explique qu'il a « modifié (ses) méthodes d'entraînement », tenant compte du réchauffement climatique. Manoussou, elle, se demande si elle ne doit pas immigrer dans un pays plus frais...

« Les athlètes avec lesquels j'ai échangé ont tous pris conscience que leur futur sera impacté, explique Pierre Robin. Ils savent que dans les années à venir, la période durant laquelle ils pourront réaliser des performances va se réduire. »

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« Déjà, la Californie (2028) se pose des questions. Les conditions ne seront plus réunies partout, il va falloir remonter vers le Nord »

Jean-François Toussaint, spécialiste des liens climat et sport

La problématique touche la planète entière. « Depuis notre tournage, le CIO a proposé de délocaliser le 50 km marche et le marathon des JO de Tokyo 2020 à Sapporo (à plus de mille kilomètres au nord) pour éviter les grosses chaleurs », rappelle le journaliste. Selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet, en 2085, uniquement 33 grandes villes seront en capacité d'accueillir des Jeux olympiques d'été sans trop de risques.

Mais « déjà, la Californie (2028) se pose des questions, souligne le professeur Jean-François Toussaint, spécialiste des liens climat et sport. Les conditions ne seront plus réunies partout, il va falloir remonter vers le Nord. » Les images du glacier de Tignes qui perd un à deux mètres chaque année et a désormais des allures de mont chauve sont impressionnantes.

Bilan de carbone neutre lors des J.O. de Paris 2024 ? Un sacré challenge

Face à cette nouvelle problématique, des sportifs cherchent à préparer leurs corps au réchauffement tandis que d'autres ont recours à la technologie. Ainsi, la saison dernière, les finales de la Coupe du monde de ski n'auraient pas pu avoir lieu sans les 1 100 canons à neige de la station andorrane de Soldeu. « On a passé presque quarante jours sans un flocon », remarque le directeur technique Enric Barber.

Dans ce contexte, à quoi ressembleront les Jeux olympiques de Paris en 2024 ? Comme le montre Sport reporter, le comité d'organisation réfléchit à la manière de rendre un bilan carbone neutre à la fin des compétitions. Un sacré challenge.

publié le 9 novembre 2019 à 09h30
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