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Teddy Riner, vainqueur du Grand Chelem d'Antalya : « L'envie n'y était pas du tout »

Teddy Riner, victorieux de l'Allemand Erik Abramov pour rejoindre la finale à Antalya. (S. Boué/L'Équipe)
Teddy Riner, victorieux de l'Allemand Erik Abramov pour rejoindre la finale à Antalya. (S. Boué/L'Équipe)

Pour son retour deux mois après sa victoire à Paris, Teddy Riner s'est imposé, ce dimanche en Turquie, devant le Japonais Saito, alors qu'il avait songé ne pas s'aligner sur ce Grand Chelem.

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« Quel est votre sentiment après ce succès en finale des +100 kg du Grand Chelem turc contre Tatsuru Saito, que vous retrouverez aux JO cet été ?
Travail achevé. Il n'y avait pas une grosse envie, je ne vais pas le cacher. À la dernière minute, je voulais annuler le tournoi, j'ai encore un peu de fatigue du fait de l'entraînement. Ça s'est vu toute la journée même sur la finale. J'ai rarement eu cette sensation de pas envie. Pour moi, ce n'est pas ça l'objectif. Chaque carte qu'on brûle l'adversaire va l'étudier.

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C'est pour ça qu'en finale vous n'avez pas montré grand-chose ?
Je n'ai rien fait. C'est pire que de cacher.

Au final vous gagnez, c'était aussi l'objectif ?
Franchement pour le coach, le staff ça permet de récompenser leur travail. Mais ce n'est pas du tout ça que je venais chercher. Voilà, il y a des points (pour la ranking), j'espère qu'ils sont contents. Maintenant je vais pouvoir me focaliser sur la préparation terminale des Jeux et arrêter de penser « il faut encore combattre ». Ce qui me fait me lever le matin, ce sont les JO donc hâte d'y être. J'espère ne pas me louper.

Ça veut dire que vous ne ressortirez pas d'ici les JO, pas même aux Mondiaux à Abu Dhabi en mai (19-24 mai) ?
On va voir mais pour l'instant l'envie n'est pas là. Quand je me suis inscrit à Paris (le 4 février où il a gagné pour la 8e fois), l'envie y était. À Antalya, l'envie n'y était pas du tout. Depuis dix jours. Je ne vais pas cracher sur une médaille, sur les points qui me font être troisième mondial mais j'ai besoin de souffler une bonne semaine, avant de repartir au travail pour pouvoir bien préparer ces JO.

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Même sans envie affronter Saito à quatre mois des JO c'est utile non ?
Bien sûr, l'avoir dans les mains. Je sais qu'il travaille. Mais la vérité sera aux JO. J'aurais préféré qu'il me batte là et que je gagne aux JO, je signe tout de suite.

Vous dites j'espère ne pas me louper aux JO...
Les Jeux, c'est les Jeux. Ça va être mes 5e JO, je sais ce que c'est. Le monde s'arrête à ce moment-là. À chaque fois qu'on raconte les Jeux on se dit c'est magnifique, merveilleux mais c'est tellement plus. Un instant de notre vie qui s'arrête. J'ai la chance d'avoir été cinq fois médaillé olympique. Certains vivent une carrière sans. Je sais la chance que j'ai mais j'en veux encore. Les JO c'est la plus belle aventure du sport.

Vous parlez souvent des JO 2028 c'est une vraie envie ?
J'ai fait une olympiade magnifique, elle est passée vite, il y a eu des super moments d'entraînements, de préparation. J'ai pris énormément de plaisir. J'en ai encore sous le pied. Donc let's go ! Pourquoi arrêter ? Par contre après 2028 ça sera temps de dire au revoir. Un moment il faut tourner la page et dire au revoir à ce monde merveilleux.

Fin avril vous allez au Japon dans l'université de Saito justement. Ça vous apporte quoi ?
Je lui ai annoncé, il m'a dit merci. J'adore m'entraîner là-bas. C'est un judo propre, si tu dois prendre une boîte tu la prends. Ils viennent livrer bataille. Aujourd'hui ce que j'ai déploré c'est ça : ils n'ont pas voulu combattre, pour une fois que le règlement est bien suivi. Sur un Grand Chelem, en phase qualificative mais fais du judo !

Pensez-vous que votre palmarès et votre stature paralysent vos adversaires ?
Quand je suis arrivé et que j'ai pris Kosei Inoue (aux Mondiaux 2007 notamment où Riner gagne le premier titre de ses onze titres mondial), j'ai été paralysé ? Non. C'est une mentalité de vouloir faire tomber. Pas essayer de couillonner le combat. Il y en a beaucoup trop.

Physiquement ça allait ?
Oui mais vous savez si le cerveau ne suit pas...

Malgré ça vous gagnez...
Ils me mettent la pression derrière : allez fais ci, fais ça. Mais foutrez-moi la paix (rire). Allez ! Repos (rire).

publié le 31 mars 2024 à 19h20 mis à jour le 1 avril 2024 à 00h37
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