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Mondiaux : Agbegnenou déroule et se hisse en demies

Trois ippons, deux combats réglés en moins de quinze secondes. Clarisse Agbegnenou a été expéditive pour se hisser en demi-finale des - 63kg, et envisager un quatrième titre mondial historique.

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Certains dégoulinent. Combats longs, ardus. Mais elle est fraîche comme la rosée du matin. « Je suis bien aujourd'hui, j'avais dit que j'étais préparée, prête. Cette matinée se passe très bien », confirme Clarisse Agbegnenou. À 26 ans, la triple championne du monde a l'occasion d'ajouter une quatrième étoile à son kimono à Tokyo. Elle disputera en tout cas la demi-finale face à la Néerlandaise Juul Franssen une gauchère qu'elle connaît bien et a toujours battue en trois confrontations (la dernière en quart de finale du Grand Slam à Paris en 2018).

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Rien de tout ça ne l'émeut pas un instant. « On dirait un peu un tournoi. Je me suis dit que c'était le Grand Prix de Tokyo. Pas le Grand Slam qui est dur pour moi avec quatre Japonaises, donc le Grand Prix, sourit-elle. Je suis là parce que j'aime ça, j'aime combattre. » Pour l'instant, elle a surtout été expéditive. Trois ippons, premier et troisième combats réglés en moins de quinze secondes. « Elle n'est pas là pour tricoter », glisse Larbi Benboudaoud, son entraîneur. On ose noter qu'Agbegnenou a été attaquée par la Mexicaine Awiti Alcaraz. Ça amuse le technicien : « Si Clarisse met un genou à terre... Mais on fait un sport de combat quand même, j'espère un minimum d'adversité en face. Même si elles prennent la championne, j'ose espérer qu'elles ont envie de gagner. Là, où elles n'ont pas de chance, c'est que Clarisse aussi a envie de gagner. Et la championne est très orgueilleuse. Ça peut être un défaut mais, chez nous, si on te bouge un peu, il faut réagir. »

« On va carburer pour les deux dernières marches et avoir une médaille. La plus belle, les autres je n'y pense même pas »

Sereine, la Française n'affiche pourtant aucun excès de confiance. « Il ne faut sous-estimer personne, ne pas arriver en sifflotant, confirme Benboudaoud. Elle a la bonne pression et veut claquer la médaille d'or. » Ce que l'intéressée, avant de partir pour « une petite sieste et un petit repas », promet d'ailleurs : « On va carburer pour les deux dernières marches et avoir une médaille. La plus belle, les autres je n'y pense même pas. »

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À l'occasion de ces éliminatoires, Clarisse Agbegnenou a varié les plaisirs, marqué avec trois techniques différentes. « C'est aussi une de ses qualités : savoir s'adapter, ne pas s'enfermer dans un schéma mais s'adapter selon les profils. Ça peut aller très vite. On peut analyser, prévoir, donner des consignes, mais il faut savoir réagir, elle sait le faire. Être efficace et trouver des solutions », apprécie son coach. « Je ne me rends même pas compte, avoue sa protégée. Les filles me connaissent très bien, à moi de me débrouiller en cas de panne. Mais, dans le judo, il y a des bases : soit tu combats contre des gauchères, soit des droitières. Il faut prendre la manche, c'est la base, et après je fais mon judo. »

Toujours pas de qualifié pour les Jeux en -81kg

Chez les hommes, le jeune Alpha Djalo (22 ans) s'est arrêté au 3e tour. Concentré, mobile, il a fait tomber le Thaïlandais Terada, avant d'être éliminé par l'Égyptien Mohamed. « Je m'engage, mais je prends une valeur (waza-ari). Après, à une minute de la fin, il faut s'engager, attaquer à 100 %, et je n'y étais peut-être pas. » Pourtant, il connaissait bien son adversaire pour avoir partagé de nombreux entraînements en stage cet été. « J'ai eu du mal à placer mes mains correctement. C'est quelqu'un d'assez physique. Il y a eu beaucoup d'agressivité, peut-être plus chez lui. C'est la déception, il n'y a rien à dire je suis tombé deux fois. Mais j'ai beaucoup appris cette année. » À l'heure actuelle, les - 81kg est la seule catégorie que la France n'a pas encore qualifiée pour les Jeux de Tokyo. « Le staff m'a donné la chance d'être là, j'ai fait en sorte d'être là par moi-même aussi. On a jusqu'au mois de mai (pour qualifier la catégorie). Je viens de très loin, il faut que je continue mon chemin. »

Les finales de tableaux sont à suivre en direct sur le site et la chaîne L'Équipe à partir de midi.

publié le 28 août 2019 à 09h32 mis à jour le 28 août 2019 à 10h31
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