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Mondiaux de Judo : la France vice-championne du monde par équipe

Comme l'an dernier, l'équipe de France mixte a décroché l'argent, battue par le Japon (4-2). Mais elle a montré aussi qu'elle avait des atouts pour battre leurs hôtes aux Jeux, l'été prochain.

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Ils ont désigné leur benjamine pour recevoir le trophée. Et Sarah-Léonie Cysique (21 ans) devine parfaitement pourquoi : « Ils étaient tous contents de mes combats. »Si elle avait terminé 5e en - 57kg, battue notamment par la future championne du monde canadienne Christa Deguchi, Cysique s'est révélée épatante dans l'épreuve par équipe mixte, dimanche. Trois combats, trois victoires par ippon dont le dernier face à la Japonaise Yoshida, championne du monde 2018.

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« J'étais impatiente de prendre Yoshida, c'était la première fois. Je suis très contente. Contente de donner une bonne entrée en matière à l'équipe. Gagner, c'était possible, on n'est vraiment pas loin. On réussira l'année prochaine. » Comme l'an dernier, la France doit se contenter de l'argent, le Japon conservant son titre (4-2).

« On ne s'est pas dégonflés. Ils ne pensaient pas avoir des combats aussi difficiles. C'est bien, ça va leur rester en tête. Ils savent à quoi s'attendre pour les Jeux » - Clarisse Agbegnenou

Mais si les Bleus n'avaient pas vraiment existé en 2018, ils ont poussé leurs hôtes dans leurs retranchements. « Ils n'étaient pas sereins, ça se voyait à l'échauffement », sourit Éric Buonomo, le manager. « On leur met beaucoup de doutes, certifie Clarisse Agbegnenou. On ne s'est pas dégonflés. Ils ne pensaient pas avoir des combats aussi difficiles. C'est bien, ça va leur rester en tête. Ils savent à quoi s'attendre pour les Jeux. » La quadruple championne du monde des - 63kg n'était pas alignée, puisque la France disposait de ses deux - 70kg qui trônaient sur le podium mondial trois jours plus tôt (Gahié et Pinot).

Elle le sera aux JO (24 juillet-9 août 2020), où il faudra composer avec les seuls qualifiés individuels (au maximum 6 hommes, 6 femmes, sur trois catégories hommes, et trois femmes). Et cela sera un atout supplémentaire, au même titre que Teddy Riner chez les lourds.

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Le Japon s'étant imposé 4-2 sous le regard de Shinzo Abe, son Premier ministre, l'enthousiasme tricolore pourrait paraître exagéré. Mais il faut préciser qu'en finale, Marie-Eve Gahié (pas aidée par l'arbitrage qui a oublié de la valoriser d'un waza-ari) et Madeleine Malonga ont été renversées par Arai et Hamada. « C'est frustrant, promet Malonga. Ça nous tenait à coeur de gagner notre combat, surtout qu'on est championne du monde en titre. Mais c'est le sport, c'est le judo. Le plus important, c'est que l'on reparte tous avec une médaille. » Voire deux pour elles... Et pour Axel Clerget.

Le constat brut incite à répéter que les hommes sont le maillon faible des Bleus. Comme l'an dernier, en l'absence de Riner, seul Clerget a décroché une médaille individuelle (3e en - 90kg). Aucun autre n'a même réussi à se hisser en quarts de finale. On n'occultera pas les lacunes techniques, mais on appréciera un engagement plus fort sur le tapis et en dehors, de réelles opportunités à saisir. « Dans la finale, il fallait aller chercher les points, gagner au Japon aurait été magnifique, assure Clerget. À titre personnel, il fallait que j'y aille. La journée n'était pas si mal mais j'ai perdu beaucoup de matchs. »

Une fâcheuse habitude. Au lendemain de sa médaille d'argent européenne en 2017, il avait ainsi perdu tous ses matchs dans l'épreuve par équipe. « Après la médaille individuelle, la décharge émotionnelle est énorme. Il faut réussir à se recentrer sur l'instant présent, sur le combat. L'échauffement est très difficile, tu essaies de passer au-dessus de la fatigue, des douleurs, qu'on ne doit considérer que comme des informations. Après le premier match, j'ai senti un gros souffle arriver. » Et face à Murao, il a puisé pour aller jusqu'au golden score et mettre un ippon après 9 minutes et demie de combat.

« J'ai ressenti une alerte à l'ischio gauche (le même qui a nécessité quatre mois de rééducation après le tournoi de Paris en février), sur le même mouvement. Ça a craqué deux fois. J'ai hésité à arrêter, mais tu ne peux pas faire ça avec toute l'équipe derrière. Je suis allé au bout, on verra à froid. »

Une atmosphère « exceptionnelle »

Axel Clerget (32 ans) n'en revenait pas de « l'atmosphère exceptionnelle dans un Budokan mythique ». « Tu n'en vis pas dix mille des finales comme ça dans une carrière, il faut être honnête. Il faut profiter, c'est ce qu'on sait dit avant d'entrer sur le tapis. S'engager, les mettre en danger, mais profiter de ce moment. C'est beau de vivre ça ! » Ses coéquipiers ne disent pas autre chose. « On a pris nos marques, on est plutôt à l'aise. Sur un tapis, je suis chez moi partout », confirme Marie-Eve Gahié. « Même si on n'est pas à la maison, on se sent bien chez les autres », confirme Clarisse Agbegnenou. Les Japonais, très loin de leur bilan de l'an dernier (4 titres individuels à Tokyo contre 7 à Bakou), sont prévenus, la France a bien l'intention de revenir briller au Pays du soleil levant...

publié le 1 septembre 2019 à 14h57 mis à jour le 1 septembre 2019 à 17h07
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