Ils ont vibré et désirent y retourner. La semaine passée, les Français ont découvert l'Arena de la Porte de la Chapelle, qui accueillera les épreuves de badminton aux JO (27 juillet-5 août). Séduits par l'ambiance, les conditions de jeu et l'agencement de la salle, ils n'auront malheureusement pas tous l'opportunité de revenir y défendre leurs chances dans quelques mois. La course à la qualification olympique bat toujours son plein et a même été relancée durant les Internationaux de France (5-10 mars), au cours desquels les différents Bleus, bien que non titrés, ont engrangé de précieux points.
La France n'ayant obtenu qu'une place en simple hommes, déterminée uniquement par le classement mondial, la lutte fraternelle entre les Popov se poursuit. Toma Junior (25 ans) a longtemps fait la course en tête, mais, mardi dernier, l'aîné des deux frères a été dépassé au classement mondial par Christo (22 ans), vainqueur de son premier titre sur le World Tour en Allemagne le 3 mars. Une victoire déterminante qui lui avait permis de gagner quatre places au classement.
Malheureusement, les internationaux de France n'ont pas réussi aux deux frères qui, confrontés à un tableau relevé, ont tous les deux été éliminés au premier tour et, par conséquent, régressé au classement. Ce mardi, Christo pointe donc à la 24e place mondiale tandis que son frère a chuté du 25e au 27e rang.
Désormais, 905 points séparent les deux frères, toujours aussi motivés, qui s'apprêtent à disputer le All England de Birmingham à partir de ce mardi (12-17 mars). « Cette salle (L'Arena de la Chapelle) donne envie de revenir, de jouer, de performer. Avec Christo, on vit très bien les choses et on va continuer de se pousser », expliquait Toma Junior à la suite de sa défaite, mardi dernier.
« Il reste cinq tournois, il peut y avoir des rebondissements à chacun d'eux »
Ronan Labar, actuellement devant les Popov en double hommes
Ne pas décrocher sa place pour le simple ne signifie pas forcément faire ses adieux aux Jeux. Celui des deux frères qui ne représentera pas la France dans cette catégorie pourrait en effet avoir l'opportunité de le faire en double hommes puisque les Popov constituent l'une des deux paires tricolores encore en lice pour la qualification. Mais, alignés face aux Chinois He Ji Ting et Ren Xiang Yu (n°13) à Paris la semaine dernière, ils se sont inclinés dès le premier tour, laissant à leurs concurrents la possibilité de s'envoler au classement. Ce que Lucas Corvée et Ronan Labar ont fait. Sortis en huitièmes, les « Daddies » affichent à présent 2185 points d'avance sur les frères au classement « Race to Paris », alors que l'écart entre les deux paires avant la compétition n'était que de 525 points. « Il reste cinq tournois, il peut y avoir des rebondissements à chacun d'eux », a toutefois tenu à tempérer Labar.
Le double mixte Thom Gicquel et Delphine Delrue bien parti pour Paris
Le chemin est moins entravé du côté du double dames et du mixte. Ne souffrant d'aucune concurrence à l'échelon mondial - l'autre paire française étant située à la 75e place -, Margot Lambert et Anne Tran (n°20) devraient revoir l'Adidas Arena fin juillet. Toutefois, les Françaises, sorties sèchement au premier tour des Internationaux de France par les Japonaises Nami Matsuyama et Chiharu Shida (n°5) devront tenter d'engranger de la confiance et de corriger certains points pour espérer faire mieux qu'un premier tour aux Jeux. « On pense toujours à nos axes de développement, je pense qu'il y a toujours plein de choses à améliorer tout le temps. On a des axes précis en tête en ce moment, on va encore travailler dessus et s'améliorer », analysait Tran après son élimination.
Du côté du mixte, l'horizon semble plus serein et dégagé. Après un début d'année compliqué où ils ont enchaîné trois revers d'affilée au premier tour, Thom Gicquel et Delphine Delrue (n°13) ont repris confiance en se hissant jusqu'en quarts de finale à Paris. Faisant preuve d'une plus grande assurance, ils ont réussi à élever leur niveau de jeu pour sortir des adversaires de taille et récolter des points précieux en vue de la qualification olympique. « On va prendre des leçons de ce match-là, qui n'était pas bon (le quart de finale à Paris sèchement perdu face à la paire coréenne Seo Seung Jae et Chae Yu Jung), et essayer de faire mieux la semaine prochaine », confiait Gicquel. Des semaines de compétition capitales, avec notamment les Championnats d'Europe en Allemagne (8-14 avril), pour les Français, qui seront définitivement fixés le 28 avril sur leur participation, ou non, aux Jeux Olympiques de Paris 2024.