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Nikola Karabatic, sur l'après-coronavirus : «De vraies normes écologiques»

La star du PSG Nikola Karabatic, double champion olympique et quadruple champion du monde, prône des nouvelles habitudes plus respectueuses de l'environnement.  (N. Luttiau/L'Équipe)
La star du PSG Nikola Karabatic, double champion olympique et quadruple champion du monde, prône des nouvelles habitudes plus respectueuses de l'environnement. (N. Luttiau/L'Équipe)

La star du PSG souhaite que les instances du sport intègrent dans le futur l'environnement dans leurs règlements. Aux champions, ensuite, d'assumer leur rôle d'exemple.

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Après deux mois de confinement, Nikola Karabatic a enfin goûté ce week-end les joies de la promenade en famille le long des lacs du bois de Boulogne. Mais la star du PSG Hand, double champion olympique et quadruple champion du monde, n'a pas attendu le coronavirus pour mesurer les bienfaits de la nature.

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« Évidemment que je suis intéressé », a-t-il répondu lorsque L'Équipe l'a sollicité à propos des défis écologiques que le monde du sport va affronter à la suite de la catastrophe du Covid-19. « Toutes les règles, politiques et autres, doivent prendre en compte la dimension environnementale et aussi sociale. Et le sport ne doit pas y échapper. Il faudra introduire des normes, pas seulement le fair-play financier mais aussi de vraies normes écologiques. »

« On pourrait produire une charte obligeant les clubs à se déplacer en train sur le territoire national dès que c'est possible »

Nikola Karabatic


Grand « Expert » du jeu à 7, Karabatic (36 ans) a bien conscience de ne pas l'être sur ces questions, mais il a tout de même quelques pistes à avancer pour réduire l'impact carbone de son activité professionnelle. Sur les transports, évidemment : « On pourrait produire une charte obligeant les clubs à se déplacer en train sur le territoire national dès que c'est possible et que tout le monde soit logé à la même enseigne. »

Il ne s'agit pas de bannir la voie des airs, qu'il utilise très fréquemment pour les déplacements en Ligue des champions ou avec l'équipe de France. Mais de « faire les calculs pour voir ce qui est le moins impactant, une sorte d'appel d'offres écologique ».

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Ici aux côtés de ses coéquipiers parisiens Benoît Kounkoud et Dylan Nahi, Nikola Karabatic s'interroge aussi sur l'inflation du nombre de matches et de compétitions. (A. Réau/L'Équipe)
Ici aux côtés de ses coéquipiers parisiens Benoît Kounkoud et Dylan Nahi, Nikola Karabatic s'interroge aussi sur l'inflation du nombre de matches et de compétitions. (A. Réau/L'Équipe)


Le joueur s'interroge également sur l'inflation permanente du nombre de matches et de compétitions, dont il a souvent dénoncé les dangers pour la santé des handballeurs : « Avec nos déplacements et ceux des supporters, cela augmente forcément l'empreinte carbone et je n'ai pas l'impression que cela rapporte beaucoup plus d'argent. On pourrait travailler autrement, réduire le nombre de compétitions. La NFL (foot US) est la ligue la plus puissante du monde avec seulement seize matches de saison régulière et quatre de play-offs... Il y a énormément de choses à faire mais on n'a pas le choix, on doit aller vers plus de sobriété à tous les niveaux. »

À plus petite échelle, il propose de remplacer les bouteilles d'eau en plastique par des gourdes réutilisables pour limiter les déchets, comme il le fait déjà lui-même : « J'en ai parlé au manager du PSG, Bruno Martini, qui m'a indiqué que ce serait fait la saison prochaine. Mais pour l'instant, c'est laissé au bon vouloir des individus et, d'expérience, ça ne marche pas. Comme dans la société, il faut que ce soit imposé d'en haut. »

Karabatic est convaincu du rôle d'exemple que doivent tenir les champions : « Les gens s'identifient beaucoup aux sportifs, on a vu l'impact que les documentaires Game Changers (sur des sportifs de haut niveau devenus vegans) ont pu avoir sur les questions de nutrition par exemple. On peut aussi motiver les marques qui travaillent avec nous. Nous devons être moteurs dans ce changement qui doit arriver dans nos habitudes de consommation. »

La crise actuelle, à ses yeux, peut permettre cette mobilisation. « Dans les sports plus "modestes", on est prêts, car nos disciplines vont être réellement impactées. Cela va pousser les gens à réfléchir et à réévaluer leurs priorités, dit-il. Dans ceux qui génèrent le plus d'argent, je ne sais pas. J'espère. Quand on voit les footballeurs du Barça ou de la Juve accepter une baisse de salaire pour préserver les emplois, cela laisse un peu plus de place à l'optimisme. »

publié le 18 mai 2020 à 23h35 mis à jour le 18 mai 2020 à 23h38
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