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Laurent Landi : « Si tu enlèves son sourire à Simone (Biles)... »

Simone Biles et Laurent Landi se congratulent. (W. Rattay/Reuters)
Simone Biles et Laurent Landi se congratulent. (W. Rattay/Reuters)

Laurent Landi, qui entraîne Simone Biles avec sa femme Cécile Canqueteau depuis deux ans, revient sur les formidables Mondiaux de l'Américaine de 22 ans, qui a remporté 5 titres et porté à 25 le record de médailles mondiales.

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« Comment Simone Biles a-t-elle vécu ces Mondiaux à Stuttgart ?
Depuis qu'on est là, elle travaille très bien dans la régularité. Elle est solide ; dans la tête, ça va. Même s'il y a une petite erreur à l'entraînement, elle ne se prend pas la tête. Elle était confiante. Je suis très satisfait, très content pour elle.

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Dans quel état d'esprit a-t-elle abordé cette dernière journée de finale ?
Elle se sentait bien. Je l'ai vue ce (dimanche) matin, elle avait une bonne tête. Même à l'échauffement, elle rigolait. Si tu enlèves son sourire à Simone, ça ne marche plus. Là, j'étais très confiant.

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Elle était la dernière à passer au sol et il y a eu de l'attente...
Il y avait une réclamation, on savait que ça durerait une à deux minutes. Elle m'a demandé si elle pouvait s'asseoir parce qu'elle commençait à être un peu fatiguée. Je lui ai répondu, oui, relâche un peu. Ça ne servait à rien de stresser davantage. Elle a ensuite tout donné dans ce dernier complet qui était assez exceptionnel.

« De ne pas avoir fait de grosses fautes, c'est quand même impressionnant »

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Y a-t-il un moment de la semaine qui vous a marqué ?
Non, pas vraiment. Tout le Championnat. Comment elle a réagi aux entraînements, sa stabilité dans la salle de compétition. Elle a mis beaucoup de coeur à matcher ici et s'est bien fait plaisir.

Elle ne commet aucune erreur majeure...
Non, c'est vrai. C'est ça la gym. C'est que dans la tête et beaucoup d'expérience. Même Simone Biles, l'année dernière, était tombée, ça arrive à tout le monde. Mais quand on arrive ici, ce n'est pas technique, c'est vraiment dans la tête.

Quel est son secret ?
C'est vraiment ses qualités mentales. Tout le monde voit ses capacités physiques mais beaucoup d'autres gymnastes ont presque les mêmes qualités. Je me souviens d'une Brésilienne, (Daïane) Dos Santos (en 2003, elle était devenue la première championne du monde de son pays, au sol). Mais pour contrôler ça, il faut avoir la tête. Simone est très stable. De ne pas avoir fait de grosses fautes, c'est quand même impressionnant. Cinq médailles d'or, c'est pas mal. Et même, pour moi, elle a réussi de belles barres mais ne pouvait pas avoir de médailles.

« Ma femme et moi, on ne fait que l'aider à être là. C'est tout. »

Depuis deux ans, vous inventez toujours quelque chose. Ce sera quoi l'année prochaine ?
(il rit) Je ne sais pas. On verra bien. J'ai des idées mais il faut qu'elle ait envie de travailler dessus, qu'elle se sente bien. C'est elle qui décide, ce n'est pas nous. Même si c'est aussi comme ça qu'on maintient sa motivation.

Elle affiche une décontraction déconcertante...
C'est comme ça qu'elle se prépare, c'est la seule façon de gérer le stress pour elle, de ne pas trop penser à l'importance de la compétition.

Elle affirme se moquer des records qu'elle bat ?
Elle est jeune encore...

Et pour vous, ça ne représente rien qu'elle batte le record de médailles de Vitali Scherbo (lui en avait 23, elle en a désormais 25) ?
Si mais... ce n'est qu'un nombre. Et je ne suis pas la personne qui fait ça. Ma femme et moi, on ne fait que l'aider à être là. C'est tout. »

publié le 13 octobre 2019 à 20h11
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