Un petit coup de tonnerre a frappé Bakou. Au dernier jour des Mondiaux de gymnastique rythmique, la Russie a laissé échapper un titre. Et pour la première fois de son histoire, c'est le Japon qui a été sacré. À l'occasion des finales, son ensemble s'est en effet imposé à l'exercice aux 5 ballons (29,55 points), devant la Bulgarie (29,35) et la Russie (28,15), puis s'est paré de l'argent dans l'exercice aux 3 cerceaux et 2 paires de massues (29,40), s'intercalant entre les Russes (29,45) et les Italiennes (29,20). C'est une formidable performance pour les Japonaises qui ne cessent de progresser dans la hiérarchie.
Bien sûr, le pays hôte des prochains Jeux rêve d'une première médaille d'or dans cette discipline devenue olympique en 1984. Et cela semble réalisable, même si l'été prochain, seul le concours général sera au programme (en individuel comme en ensemble). En Azerbaïdjan, le Japon a terminé 2e samedi de cette épreuve, mais prouvé qu'il monte en puissance, qu'il est prêt à rivaliser avec la Russie. Enfin !
Si l'archipel n'a obtenu qu'une médaille mondiale en individuel (Kaho Minagawa a fini 3e au cerceau en 2017), les ensembles ont souvent créé de belles surprises. Au concours général, il y eut une médaille d'argent en 1975, une de bronze en 2017 avant l'argent de Bakou, auxquelles il convient donc d'ajouter les désormais six podiums en finales, dont ce titre.
Aucun quota direct pour les Bleues
En revanche, la France reste très loin de cette perspective. Cette semaine, elle n'a même pas réussi à s'adjuger un seul quota direct pour les Jeux olympiques. Inutile de tomber dans la morosité la plus totale, même si le spectre des échecs de 2004 et 2008, quand ni les individuelles, ni l'ensemble, ne s'étaient qualifiés pour les JO, plane sur l'équipe.
Les règles de sélection ont changé et de nouvelles chances de corriger le tir se présenteront l'an prochain. Pour l'ensemble, 16e à Bakou, cela s'annonce terriblement compliqué. Une seule place sera attribuée lors des Championnats d'Europe à Kiev (22-25 mai 2020). Or, l'Ukraine, premier recalé, s'annonce déjà comme l'épouvantail à battre à domicile.
Pour Kseniya Moustafaeva (24 ans), qui a complètement perdu les pédales sur la fin de son quatrième et dernier exercice, aux massues, il fallait terminer parmi les 16 premières mondiales. C'était accessible, largement à sa portée, mais elle a dégringolé à la 23e place. Il lui reste maintenant deux opportunités de valider un ticket pour disputer ses seconds JO (elle avait fini 10e à Rio) : soit récupérer celui qui sera en jeu lors des Championnats d'Europe à Kiev, soit prendre l'un des trois donnés à l'issue des quatre étapes de Coupe du monde en avril prochain (Pesaro, Sofia, Tachkent et Bakou, sachant qu'on ne considérera que les trois meilleurs résultats).