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Jean-Éric Vergne : « C'était comme être un robot »

Vergne a retrouvé le sourire en Formule E. (J. Prévost/L'Équipe)
Vergne a retrouvé le sourire en Formule E. (J. Prévost/L'Équipe)

Dans le deuxième épisode d'Access All Areas, une série vidéo de la Formule E, Jean-Éric Vergne a évoqué son passage en F1 entre 2012 et 2014 chez Toro Rosso, dont il ne garde pas un très bon souvenir.

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Double champion du monde de Formule E en 2018 et 2019, Jean-Éric Vergne a réussi à construire une carrière loin de la F1. Le Français, passé par la filière Red Bull, et pilote chez Toro Rosso entre 2012 et 2014, explique dans la série vidéo Access All Areas publiée après l'ePrix du Chili que son expérience dans cette discipline si particulière a parfois été difficile à vivre.

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« Pendant toutes ces années, on m'a dit : "Mange ceci, dors à tel moment, fait tant d'heures de sport, dis ceci, ne dis pas cela, sois comme ci, sois comme ça, souris, ne ris pas", raconte-t-il. C'était comme être un robot. Et ensuite, quand vous montez dans la voiture, je ne dirais pas que vous ne prenez plus de plaisir, mais vous n'êtes plus vraiment vous-même. »

« Je veux m'amuser dans la vie, ajoute-t-il, et j'adore ce que je fais, ce métier de pilote. Alors pourquoi devrais-je me comporter différemment si je n'en ai pas envie ? J'ai besoin de m'amuser. »

« Quand je suis arrivé en F1, j'avais vraiment la grosse tête »

Vergne reconnaît néanmoins avoir sans doute été trop orgueilleux lorsqu'il a débarqué en F1 : « J'étais jeune, très énergique, j'avais gagné beaucoup de courses et de championnats. Et ma première saison chez Red Bull a été très difficile. J'avais vraiment la grosse tête, je me prenais pour le roi et je pensais que j'allais battre tout le monde. Et les gens me voyaient comme quelqu'un de négatif, jamais content, qui ne souriait jamais. Et c'était vrai. J'ai mis trop de temps à comprendre qu'il fallait sourire. »

Il se souvient également de l'annonce de sa mise à l'écart par Red Bull, intervenue fin 2014 : « C'était pendant la trêve estivale, j'étais avec ma famille. C'était comme si j'avais reçu une bombe, tous mes rêves s'effondraient. Quand j'ai quitté la F1, je n'avais plus d'argent. J'ai été stupide, j'ai tout dépensé, et je ne gagnais pas énormément chez Red Bull. Les gens pensent que parce qu'on pilote en F1, on est riche... Mais comme je me voyais comme un millionnaire, j'ai tout dépensé. Il m'a fallu deux ans pour retrouver une mentalité normale. Mes deux premières saisons en Formule E, j'étais de très mauvaise humeur, et j'ai attiré de très mauvaises choses. Mais je suis encore jeune, je n'ai pas encore 30 ans, et je veux écrire l'histoire de ce sport. Deux titres, ce n'est pas assez, j'en veux davantage. »

publié le 23 janvier 2020 à 19h16 mis à jour le 23 janvier 2020 à 19h16
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