Pour la septième fois depuis le début de la saison, un Grand Prix de F1 a été perturbé, dimanche dernier en Russie, par des consignes d'écurie chez Ferrari. Après un départ où Sebastian Vettel devait prendre l'aspiration du poleman Charles Leclerc, mais en a également profité pour le dépasser, l'écurie italienne a décidé d'inverser les positions lors du passage aux stands, contraignant l'Allemand à rester en piste quatre tours de plus que le Monégasque.
L'abandon du quadruple champion du monde sur un problème avec le moteur hybride, et la sortie de la Virtual Safety Car a ruiné les espoirs de doublé de Ferrari, mais ce nouvel épisode montre bien le casse-tête auquel est confrontée la direction de l'écurie italienne.
Ross Brawn, désormais directeur sportif de la F1, mais qui a bien connu Maranello pour en avoir été le directeur technique entre 1997 et 2006, estime dans sa chronique sur le site officiel de la F1 que Mattia Binotto, le directeur de l'écurie, « va avoir du travail durant les prochains jours pour calmer le jeu dans ces eaux troubles. »
« Faire en sorte que cette rivalité reste saine »
« Ferrari a fait de gros progrès ces dernières semaines, écrit-il, mais ils doivent encore gérer des problèmes internes concernant l'équilibre entre leurs deux pilotes. D'un côté, on a un quadruple champion du monde, qui reste l'un des meilleurs sur la grille, malgré quelques erreurs commises ces deux dernières saisons. De l'autre, il y a le talent incroyable de Charles Leclerc. On n'obtient pas six poles, dont quatre d'affilée, ainsi que deux victoires à Spa et Monza, des circuits prestigieux, si on n'est pas une star en puissance. »
« Mais ce duo est potentiellement explosif, ajoute-t-il. Et Mattia doit agir avec prudence. Il est évidemment conscient de tout ça, car il l'a déjà vécu lorsqu'il était un jeune ingénieur, mais c'est sur ses épaules désormais que repose cette responsabilité. Il doit faire en sorte que cette rivalité reste saine. »