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Romain Grosjean (Haas), avant le GP d'Autriche : « On a tous très envie de rouler »

Romain Grosjean va retrouver sa Haas plus de quatre mois après les essais de Barcelone. (J. Prévost/L'Équipe)
Romain Grosjean va retrouver sa Haas plus de quatre mois après les essais de Barcelone. (J. Prévost/L'Équipe)

Romain Grosjean (Haas) a raconté, ce jeudi en Autriche, son impatience de reprendre la piste, les conditions spéciales de ce premier week-end dans la bulle anti-Covid-19 et les actions contre le racisme entreprises par la F1.

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« Comment se passe le début de week-end en Autriche ? Est-ce très différent d'un GP habituel ?
Pas tant que ça au final, on retrouve vite ses habitudes. On a fait le tour de piste, les premières interviewes. Elles sont un peu différentes, à cause du masque et de la distanciation. Les contacts humains sont limités, on ne peut pas faire d'accolades avec les membres de l'équipe qu'on n'a pas vus depuis plusieurs mois. Mais sinon les choses sont plutôt normales, la préparation se passe comme d'habitude.

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Est-ce que dans le feu de l'action, le protocole sanitaire pourrait être un peu oublié ?
Il se peut, oui, que parfois on fasse quelques petites erreurs, ou qu'il y ait des oublis, et qu'on ne suive pas le protocole à 100 %. Quand on sort de la voiture en qualifications, on doit garder le casque et les gants, et il est vrai que j'ai l'habitude d'enlever mes gants quand je sors de la voiture, pour me rafraîchir notamment. Et qu'est-ce qu'il va se passer si on obtient un bon résultat et qu'on a envie de se sauter dans les bras ?

Est-ce que les gestes barrières vont changer quelque chose à l'intérieur de la voiture ?
On doit garder la visière baissée au maximum, qu'on soit attaché ou détaché. Ce qui n'est pas facile pour discuter avec le mécanicien qui t'aide à s'installer dans la voiture. On se dira le maximum de choses avec la radio.

Les pilotes n'ont pas roulé depuis des mois. Est-ce qu'on peut s'attendre à un Grand Prix plus fou que d'habitude à cause de cette impatience ?
Difficile à dire. Oui, on a tous très envie de rouler, mais justement on a aussi envie de finir la course...

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Comment avez-vous travaillé durant ce confinement avec votre équipe ?
L'usine a été longtemps fermée, le personnel était en chômage partiel, donc on n'a pas pu beaucoup travailler durant plusieurs semaines. On a vraiment repris la F1 cette semaine à vrai dire.

Quatre mois après les essais de présaison à Barcelone, quel souvenir gardez-vous du feeling à bord de votre Haas ?
Aussi longtemps après ces essais, ce que je pense de la voiture n'a plus vraiment de signification. Certaines équipes ont amené des évolutions ici, nous non. Et les nôtres ne devraient pas arriver tout de suite. Donc les performances et les informations qu'on avait après Barcelone vont sans doute être remises en question.

« Personnellement je trouve inadmissible que Lewis Hamilton gagne plus de 40 millions d'euros par an, et d'autres pilotes 150 000 euros, pour faire le même travail »

Plusieurs mesures ont été prises durant la pause, concernant le plafond budgétaire des écuries ou le gel des châssis. Quel impact vont-elles avoir sur l'avenir de la F1 ?
Je pense que ça va dans la bonne direction, mais que ce n'est pas encore assez. J'aurais préféré qu'il y ait moins d'exceptions, car elles permettent tout de même au final de dépenser près de 200 millions de dollars. Il est vrai que pour les grosses écuries cela va faire une grande différence, mais les mesures auraient pu être encore plus "extrêmes" pour qu'il y ait encore plus de bagarres et de surprises.

Parmi les exceptions que vous auriez enlevées, vous pensez au salaire des pilotes ?
C'est une discussion qui a eu lieu au sein de la GPDA (l'association des pilotes), il y avait des pour et des contre. Personnellement je trouve inadmissible que Lewis Hamilton gagne plus de 40 millions d'euros par an, et d'autres pilotes 150 000 euros, pour faire le même travail. Le problème qui a été posé est que si on impose un salary cap pour les pilotes, on risque de casser la filière du sport automobile. Car quel manager ou constructeur va investir dans un jeune pilote, financer le début de sa carrière si plus tard il ne peut pas récupérer de l'argent en touchant un pourcentage des salaires élevés en F1 ?

« Je trouve ça bien que la F1, grâce à sa puissance globale, puisse jouer un rôle dans ce combat (contre le racisme) »

Romain Grosjean

Que pensez-vous des prises de position contre le racisme de Lewis Hamilton, du mouvement #weraceasone, de la possibilité de mettre un genou à terre dimanche sur la grille avant le départ ?
Je pense que l'ensemble de ce mouvement est une très bonne chose. On a beaucoup discuté de ça aussi dans la GPDA, pour déterminer quels étaient les meilleurs messages, ce qu'il fallait faire et ne pas faire, qu'est-ce qui était affilié à des mouvements politiques ou pas. Le genou à terre semble être un mouvement détaché de la politique, déjà utilisé dans le sport. Donc il y a de grandes chances que je le fasse dimanche. Mais on n'a pas été forcément très content d'entendre les remarques de Lewis, sur le fait que le monde de la F1 ne le suivait pas ou n'était pas assez impliqué. On aurait préféré qu'il nous en parle avant dans l'association, afin qu'on discute d'une action à mener tous ensemble, plutôt que de se mettre à part et dire "moi je fais quelque chose, et les autres pilotes ne font rien". Quoi qu'il en soit, on est tous sur la même longueur d'onde, on est tous contre le racisme et je trouve ça bien que la F1, grâce à sa puissance globale, puisse jouer un rôle dans ce combat. »

publié le 2 juillet 2020 à 15h17
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