Alors que le second tour des élections municipales a lieu ce dimanche, la mairie de Bordeaux a connu ce samedi un début de week-end animé. À l'appel des Ultramarines (UB87), le principal groupe de supporters des Girondins de Bordeaux, ils étaient plus de 2 000, selon les médias locaux, à manifester devant l'Hôtel de ville.
Le mot d'ordre de ce rassemblement, place Pey-Berland, derrière une banderole géante (Nous les Girondins) était le suivant : « Un cri de colère, un cri d'inquiétude, mais aussi un cri de passion », pour leur club et contre son actionnaire majoritaire, le fonds d'investissement américain King Street, et sa direction.
Le PDG du club, Frédéric Longuépée, était d'ailleurs omniprésent dans les slogans et sur les pancartes (« Longuépée démission »), au coeur d'une foule de scapulaires, de drapeaux, de masques, de maillots d'Oudin, Malcom ou Koscielny, de fumigènes, de chants et de huées.
« Je souffre de voir mon club aux mains de dirigeants qui depuis leur arrivée méprisent l'histoire, la culture, les anciens joueurs, les supporters... »
Dans la semaine, Romain Manci, ultra historique de Lescure (l'ancien stade) au Matmut Atlantique, assurait vouloir « refaire des Girondins un club accessible, proche et à l'écoute de son public ».
Matthieu, 45 ans, supporter depuis 1985, soutient le mouvement avec son maillot vintage estampillé Opel : « Je souffre de voir mon club aux mains de dirigeants qui depuis leur arrivée méprisent l'histoire, la culture, les anciens joueurs, les supporters, certains salariés du club et même les autres clubs de la région. On touche à l'identité du club, ils veulent changer le logo en minimisant "girondins" pour mieux "marketer" "Bordeaux". En Europe, on ne parle pas de Turin ou de Munich, mais de la Juventus et du Bayern. Pour nous, c'est pareil, on est les Girondins. »
« L'image du club a été détruite et bafouée »
Avant d'envahir la place Pey-Berland, les supporters avaient envahi les réseaux sociaux, sous le hashtag "NousLesGirondins", avec le soutien de grands anciens (Giresse, Lizarazu, Rohr, Baup, Dugarry, Pauleta, Pavon...).
Parmi eux, Marc Planus, l'homme d'un seul club (2002-2015), était l'un des plus offensifs. « Je ne reconnais plus mon club, se désolait-il dans un entretien accordé à Gold FM et à Sud Ouest. L'image du club a été détruite et bafouée, le club ne représente plus rien pour les Bordelais. Il y a une ambiance délétère en interne. Quand il m'arrive d'aller au Haillan, j'ai l'impression d'entrer dans une banque. (...) Vous avez acheté un club avec son héritage, vous n'avez pas le droit de le dilapider.» Voilà déjà un dossier chaud sur le bureau du prochain maire de Bordeaux.