Roland Romeyer, le président du directoire de l'AS Saint-Étienne, déambulait avec un sourire en coin dans les couloirs de la Lviv Arena, au coup de sifflet final, jeudi soir. Sans que l'on sache vraiment s'il s'agissait d'un rictus nerveux ou ironique après le nul concédé dans les dix dernières minutes par les Verts à Oleksandria (2-2). Alors, on est allé lui poser la question. « Claude Puel n'a toujours pas perdu (trois victoires et deux nuls, toutes compétitions confondues). C'est formidable. Il faut lui laisser du temps. Et puis, on n'est pas morts. Et on espère toujours, quand on est vivants. »
L'absence de Saliba a pesé
Malgré trois nuls et un revers en Ligue Europa, l'ASSE, qui ne pointe qu'à deux points de Wolfsburg, le 2e, peut, en effet, toujours rêver de terminer à l'une des deux places qualificatives d'un groupe I finalement plus indécis qu'annoncé. Pour cela, les Verts devront « battre La Gantoise (le 28 novembre), pour aller jouer une finale à Wolfsburg (le 12 décembre) », résume Puel, leur entraîneur. Je considère que l'on est toujours vivants. C'est ça qui m'intéresse, avoir la possibilité d'encore nous qualifier. Et je pense qu'on peut le réaliser. On regarde devant. »
Et pas derrière, où les Verts ont encaissé au moins un but à chaque match de Ligue Europa cette saison et déjà sept au total, en quatre matches. Cela fait beaucoup, trop, pour envisager sérieusement de pouvoir se qualifier au buzzer. Dans les travées de la Lviv Arena, beaucoup mesuraient le poids de l'absence de William Saliba. Victime d'une fissure du cinquième métatarsien dans un choc lors du match face à Monaco (1-0, dimanche), le prodige défenseur central des Verts (18 ans) permettait à lui seul de stabiliser et de rassurer la défense.
"Ce qui nous manque aussi, c'est de produire plus de jeu
Par ricochet, il apparaît très étonnant que des cadres aussi expérimentés et jusque-là irréprochables comme Mathieu Debuchy et Timothée Kolodziejczak, par exemple, n'y parviennent pas. Cela interpelle, tout autant que l'incapacité des Stéphanois à mieux gérer leurs temps faibles, en Ukraine. Cela leur a coûté deux buts en fin de match et une première victoire en Europe qui leur tendait les bras.
« Ce qui nous manque aussi, ajoute Wahbi Khazri, auteur de son deuxième but de la saison en Ligue Europa contre Oleksandria, c'est de produire plus de jeu. Nous avons pris des points, en Ligue 1 (treize sur quinze possibles lors des cinq dernières journées). C'est bien, mais la qualité du jeu n'est pas là. On sait pourtant de quoi on est capables. On vient de battre de grosses cylindrées en Championnat (Lyon et Monaco au stade Geoffroy-Guichard, 1-0 à chaque fois). Il ne faut donc pas douter et dramatiser à cause de ces deux buts pris en fin de match. »