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Quitter la Ligue 1 pour un championnat secondaire afin de se relancer : « On apprend toujours »

Myziane Maolida et Élie Youan, passés par la Ligue 1, ont décidé de passer par l'Écosse pour se relancer. (E. Garnier et R. Martin/L'Équipe)
Myziane Maolida et Élie Youan, passés par la Ligue 1, ont décidé de passer par l'Écosse pour se relancer. (E. Garnier et R. Martin/L'Équipe)

Chaque année, des joueurs quittent la Ligue 1 pour un championnat moins relevé pour trouver du temps de jeu et se relancer. Une expérience tentée par Myziane Maolida et Élie Youan, qui s'épanouissent au Hibernian FC, en Écosse.

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Nos clubs professionnels regorgent de jeunes talents. Mais pour poursuivre leur progression, ces derniers n'hésitent plus à s'exiler pour gratter du temps de jeu. « Les joueurs français sont parmi les plus expatriés parce qu'on a cette capacité à s'adapter et qu'on est un des pays les plus performants dans la formation », avance Élie Youan, 24 ans, désormais attaquant pour le club écossais du Hibernian FC, basé à Édimbourg.

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À 21 ans, il quitte son club formateur, le FC Nantes, car Christian Gourcuff ne compte pas sur lui. Direction la Suisse et Saint-Gall pour engranger du temps de jeu en septembre 2020. Mais ce n'est jamais évident pour un joueur en post-formation de s'intégrer dans un vestiaire étranger. « L'adaptation a été plus dure en Suisse parce que c'était la première fois que je quittais le pays », reconnaît Youan.

Élie Youan, ici en 2022 contre le PSG, a évolué à 8 reprises sous le maillot nantais. (R. Martin/L'Équipe)
Élie Youan, ici en 2022 contre le PSG, a évolué à 8 reprises sous le maillot nantais. (R. Martin/L'Équipe)

Après un prêt non-concluant du côté de Malines en Belgique, Élie Youan rebondit en Écosse et au Hibernian FC, seul club qui s'intéressait à lui à l'été 2022. Il s'exprime rapidement sur le terrain sous ses nouvelles couleurs. « Mon adaptation a été assez facile parce que le coach était derrière moi et je sentais sa confiance », retrace l'attaquant français.

La barrière de la langue

Principal frein à l'intégration dans un nouveau championnat : la langue. Youan n'a pas connu ce problème en jouant au début dans des pays francophones. Myziane Maolida, en revanche, en a fait l'expérience en arrivant au Hertha Berlin en 2021 : « J'ai eu des difficultés car je ne parlais pas allemand, donc c'était compliqué de bien communiquer avec les coéquipiers. »

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En prêt au Hibernian FC jusqu'à la fin de la saison, le joueur formé à l'Olympique Lyonnais a retrouvé Élie Youan, qu'il a côtoyé dans les sélections de jeunes. Sa présence l'a aidé à s'intégrer en Écosse et Maolida communique plus facilement sur le terrain en anglais.

Un boost pour la confiance

À Édimbourg, Myziane Maolida a réussi ses débuts. Épanoui, il a déjà marqué 4 buts en 9 rencontres avec les « Hibs » toutes compétitions confondues. « Je sens que j'ai la confiance du coach et un rôle important dans cette équipe, donc c'est toujours plus facile d'être libéré sur le terrain », analyse celui qui est maintenant international comorien (2 sélections, 2 buts).

Une renaissance pour l'ancien Niçois (2018-2021), cantonné à la quatrième division avec l'équipe réserve du Hertha Berlin en première partie de saison. Loin de ce qu'il espérait. Le buteur de 25 ans entend s'imposer ailleurs à la fin de son prêt : « Mon objectif, ce ne serait pas de rester au Hertha, mais plutôt de trouver un autre projet où j'aurais un rôle important à jouer. »

« Ça permet de découvrir une autre culture, de prendre de l'expérience et de pouvoir s'adapter à n'importe quel style de jeu »

Élie Youan, ailier gauche au Hibernian FC

Les joueurs sont persuadés que le défi de s'intégrer dans un club étranger les fait davantage progresser que de rester en France sans avoir l'assurance de jouer. « On apprend toujours, même s'il y a des difficultés et des échecs. Être allé en Allemagne m'a beaucoup appris et ça m'a fait évoluer aussi, que ce soit d'un point de vue sportif ou en tant qu'homme », explique Maolida.

« C'est toujours un plus. Ça permet de découvrir une autre culture, de prendre de l'expérience et de pouvoir s'adapter à n'importe quel style de jeu », raconte Youan, qui n'a fait que huit apparitions chez les professionnels avec le maillot des Canaris.

Ici sous le maillot de l'OGC Nice, Myziane Maolida évolue depuis cet hiver au Hibernian FC. (E. Garnier/L'Équipe)
Ici sous le maillot de l'OGC Nice, Myziane Maolida évolue depuis cet hiver au Hibernian FC. (E. Garnier/L'Équipe)

Être capable de jouer à plusieurs postes est aussi un avantage pour les jeunes joueurs. Pour se rendre indispensable, cela aide d'apporter plusieurs solutions tactiques au coach. Si Maolida joue à la fois avant-centre et attaquant gauche, Youan a gagné en polyvalence : formé à Nantes comme numéro 9, il évolue sur les deux ailes chez les Hibs grâce à ses qualités de dribble et de percussion. Et en Suisse, il a même joué dans un milieu en losange pour répondre aux demandes de l'entraîneur. Le collectif avant tout.

publié le 9 mars 2024 à 19h08 mis à jour le 9 mars 2024 à 19h10
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