La victoire de l'Allemagne en Irlande du Nord (2-0) ne résout pas tous ses problèmes, mais elle a le mérite d'éloigner la crise pour quelques semaines. Sous pression après sa lourde défaite à Hambourg contre les Pays-Bas (2-4), décimée par les absences (Rüdiger, Draxler, Sané, Kehrer, Gündogan, Goretzka, Schulz, auxquels il a fallu ajouter Ginter pendant la rencontre), la Mannschaft a répondu présent.
Pas dans le premier quart d'heure, certes, tant elle a souffert. Une erreur de Kroos a d'ailleurs failli profiter à Washington, mais Neuer a sauvé les siens (7e). Mais elle a su poser son jeu, patiemment, pour monter en puissance.
Réorganisée défensivement (quatre défenseurs, double pivot Kroos-Kimmich), elle a encore montré des signes de fébrilité. Mais Washington (45e) et Dallas (63e) n'ont pas été efficaces. Offensivement, elle a bénéficié du replacement de Werner dans l'axe et de la titularisation de Brandt.
Le premier nommé n'a pas marqué (45e, 51e) mais il a beaucoup travaillé pour l'équipe et aurait du obtenir un penalty pour une main de Cathcart (27e). Le second, qui s'était plaint de son manque de temps de jeu, a été à l'origine du premier but allemand, marqué par Halstenberg (48e). Préféré à Hector pour remplacer Schulz, le méconnu joueur de Leipzig (27 ans) n'avait encore jamais marqué avec l'équipe nationale.
En fin de rencontre, Serge Gnabry, le pilier de Joachim Löw, a doublé la mise (90e+3). Les Nord-Irlandais, qui avaient récolté douze points en quatre rencontres, laissent la place de leader à leurs adversaires. Mais les Pays-Bas (3es) sont à l'affût...
Depay, trois fois décisif
Faciles vainqueurs en Estonie (4-0), les Pays-Bas prendront en effet la tête de ce groupe C à la différence de buts particulière s'ils battent l'Irlande du Nord le 10 octobre. Les Oranje ont confirmé leur succès acquis en Allemagne avec une équipe délestée de ses joueurs les moins performants (Dumfries, de Roon, Promes ont été remplacés par Veltman, Propper et Malen).
C'est une nouvelle fois Memphis Depay qui a mené les siens vers la victoire. Intenable en sélection depuis deux ans, le Lyonnais a marqué (76e) mais a aussi délivré deux passes décisives à Wijnaldum (87e) et Babel (48e). L'attaquant de Galatasaray, international depuis près de quinze ans, avait déjà inscrit le premier but de la rencontre sur un service parfait de Blind (17e).
À la 38e, il aurait aussi pu trouver le chemin des filets mais le gardien adverse avait repoussé sa tentative. Van Dijk a aussi été proche de scorer, de la tête (56e). Impressionnants, les hommes de Koeman n'ont rien laissé aux Estoniens (71% de possession, 21 tirs à 1).