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Michael Hector, footballeur professionnel, 27 ans, 15 prêts

Michael Hector vient de débuter sous les couleurs de Fulham. (Jed Leicester/BPI/REX/SIPA)
Michael Hector vient de débuter sous les couleurs de Fulham. (Jed Leicester/BPI/REX/SIPA)

À 27 ans, Michael Hector vient d'être transféré à Fulham, après avoir été prêté quinze fois par ses deux anciens clubs, Reading et Chelsea.

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Michael Hector dit qu'il ne tient pas les comptes. « Mais, oui, je pense que vous êtes proche du nombre », sourit le nouveau défenseur de Fulham. Dix-sept clubs, dont quinze prêts, en onze saisons pro, qui dit mieux ? En 2009, après avoir signé en pro à Reading, le footballeur anglo-jamaïquain vit son premier prêt. S'en suivent dix, dans des divisions inférieures ou des ligues non-professionnelles anglaises, de Bracknell Town au Horsham FC.

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« Si j'ai accepté tant de prêts, c'est parce que je voulais apprendre et jouer. Pas juste m'asseoir sur le banc et m'entraîner. » En 2015, il est transféré à Chelsea pour 5,4 M€. Reprêté à quatre reprises (Hull City ou Francfort notamment), il n'aura jamais porté le maillot des Blues... « Sur le papier, cela fait beaucoup, mais ce parcours m'a conduit là où j'en suis aujourd'hui », enchaîne Hector. À Fulham, en Championship (D2), où l'objectif est la montée.

Il pousse les jeunes de son équipe à partir « goûter au football des assoiffés »


Le défenseur (27 ans) veut mettre à profit son expérience. « Dans les divisions inférieures, certains joueurs utilisent leurs primes pour payer les factures, leur hypothèque. S'il y a un problème sur le terrain, c'est comme si tu prenais quelque chose à leurs enfants. Gagner un match, ça représente tout pour eux. » Hector pousse désormais les jeunes de son équipe à partir « goûter au football des assoiffés ». Lui aspire à se poser. « À présent, j'ai un petit garçon, je dois être stable. »

Michael Hector face à Aston Villa, le 4 janvier 2020. (Jed Leicester/BPI/REX/SIPA)
Michael Hector face à Aston Villa, le 4 janvier 2020. (Jed Leicester/BPI/REX/SIPA)
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L'exemple d'Hector est révélateur. Les clubs européens ont de plus en plus recours aux prêts : + 18 % dans le Big 5 sur les dix dernières saisons, d'après une étude de l'Observatoire du football. « Ça va de pair avec l'idée de faire des transferts un véritable pilier de l'économie des clubs, explique Christophe Lepetit, économiste au Centre de droit et d'économie du sport. Pour réaliser une plus-value, il faut trouver des jeunes joueurs et les vendre au bon moment... » Ce qui a longtemps été la stratégie de Chelsea - 41 prêts la saison dernière - ou de Monaco - 21 cette saison.

Mais l'interdiction de recrutement imposée aux Blues cet été a poussé le club à rappeler ses pépites dispersées, comme Tammy Abraham, 22 ans, désormais titulaire. Depuis des mois, la FIFA mène une réforme pour limiter le nombre de prêts et en éviter une utilisation purement financière. « C'est important d'arriver à un système qui permet une meilleure répartition du talent sportif », conclut Lepetit.

publié le 16 janvier 2020 à 11h00 mis à jour le 16 janvier 2020 à 21h23
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