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Mehdi Zeffane : « Ma crédibilité a été remise en question »

Zeffane est sans contrat depuis cet été. (A. Martin/L'Équipe)
Zeffane est sans contrat depuis cet été. (A. Martin/L'Équipe)

Vainqueur de la Coupe de France et de la CAN la saison dernière, l'international algérien Mehdi Zeffane est pourtant sans club depuis la fin de son contrat avec Rennes, en juin dernier.

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« Comment vivez-vous les matches de l'Algérie en tant que spectateur en raison de votre situation contractuelle ?
C'est assez mitigé. Je suis très content de voir l'équipe battre la Colombie en amical sur un score assez large en octobre (3-0) puis commencer la campagne qualificative à la prochaine Coupe d'Afrique des Nations par une autre démonstration, face à la Zambie jeudi dernier (5-0). Mais en même temps, je me dis que je pourrais y être et il y a une petite part de déception au fond de moi.

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Justement comment expliquez-vous votre situation après une saison où vous avez remporté la Coupe de France avec Rennes puis la CAN avec l'Algérie ?
Malheureusement, dans le football, quand on arrive en fin de contrat et qu'on est un joueur libre, il faut aussi faire attention. Pas mal d'agents qu'on ne connaît pas, qu'on n'a jamais vus et à qui on n'a jamais parlé vont se permettre de parler en notre nom. C'est ce qui m'est malheureusement arrivé et du coup, on perd un peu en crédibilité. Je n'avais pas signé de contrat avec un agent à ce moment-là car je pensais trouver un club assez facilement. Mais au final, c'est surtout ma crédibilité qui a été remise en question auprès de certains clubs.

C'est quelque chose qui vous a touché ?
Je n'ai jamais eu de soucis partout où je suis allé dans le football. J'ai toujours été apprécié et respecté partout le monde. Des joueurs aux dirigeants en passant par les staffs. L'image est très importante pour moi et le fait que certaines personnes aient pu parler en mon nom, sans mon autorisation, cela a eu un impact sur ma crédibilité auprès de nombreux clubs et ça me dérange énormément.

Mais c'est une chose qui est désormais réglée car j'ai récemment signé avec une agence lyonnaise. C'est la seule qui a le droit de me représenter et de parler en mon nom aujourd'hui. Comme ça, les choses sont claires. Si je dois m'en vouloir pour quelque chose, c'est pour ça... Mais on apprend toujours dans la vie.

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Avoir clarifié votre situation, cela a-t-il permis de voir certaines opportunités se décanter ?
Complètement. Ça rassure aussi les clubs. Il y a déjà des discussions, des propositions qui sont en cours. Mais certaines concernent des Championnats où le recrutement n'est pas ouvert, même pour un joueur libre. Du coup, avec mon agent, on est très optimistes pour janvier. En attendant, je me prépare chez moi, à Lyon, avec des entraînements collectifs au sein d'un club local mais aussi avec des entraînements personnels dirigés par un coach.

« Gagner la CAN, de cette manière, ça a vraiment créé des liens assez forts entre nous

Vous avez récemment été tout proche de vous engager avec Al-Saad (Qatar)...
Effectivement, j'ai eu des discussions avec un club qatari mais ça n'a pas pu se faire au final. Même si ces discussions étaient bien avancées. En fait, le club envisageait de me recruter pour que je puisse disputer la Coupe du monde des clubs. Mais cela n'a pas pu se concrétiser avant l'envoi à la FIFA de la liste des joueurs inscrits pour disputer la compétition.

Vous avez évoqué la préparation à laquelle vous vous astreignez durant cette période de chômage...
Du lundi au mercredi, j'ai entraînement collectif avec un club local. J'ai besoin de la vie de groupe, d'un vestiaire et de toucher le ballon avec d'autres joueurs. Pour les repères, c'est important. Mon sélectionneur, Djamel Belmadi, m'avait écrit pour me dire qu'il espérait que je m'entraînais avec un club pour évoluer au sein d'un collectif. Le jeudi et le vendredi, je suis avec mon coach personnel, Foued Ezbiri, qui est champion du monde de boxe thaï et qui est également basé sur Lyon.

Vous recevez des marques de soutien au quotidien ?
Gagner la CAN, de cette manière, ça a vraiment créé des liens assez forts entre nous. J'ai très souvent Raïs Mbolhi, qui est comme mon grand frère, au téléphone. D'autres joueurs de la sélection prennent également régulièrement de mes nouvelles. C'est aussi la beauté de ce sport. Le sélectionneur reste également en lien avec moi. C'est rassurant pour moi. On va dire que le plus dur est fait car janvier arrive très vite et je me prépare dans cette optique. »

publié le 18 novembre 2019 à 18h38 mis à jour le 18 novembre 2019 à 21h31
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