Mercredi pour la réception de l'OM (1-0), en quarts de finale de la Coupe de France, sa suspension a été perçue comme un élément d'inquiétude. Relancé notamment par la saison compliquée vécue par Joachim Andersen, Marcelo (32 ans) a retrouvé du crédit au sein de l'OL ces dernières semaines. Sur le terrain comme en dehors. Ce qui était pourtant loin d'être gagné pour le défenseur central brésilien. « Après tout ce qu'il s'est passé avant cet hiver, je crois que j'ai progressé en tant que joueur mais aussi en tant que personne, estime l'ancien joueur de Besiktas. J'ai beaucoup appris dans la manière d'aborder des situations difficiles que tout un chacun peut rencontrer dans sa vie. »
Après une altercation verbale avec un supporter à l'aéroport de Lisbonne, le soir de la défaite contre Benfica (1-2, le 23 octobre 2019, en Ligue des champions), Marcelo avait été pris en grippe par le Kop Virage Nord. Jusqu'à la réception du RB Leipzig (2-2, le 10 décembre, toujours en Ligue des champions) au terme de laquelle son capitaine, Memphis Depay, avait tenté d'arracher à ce même supporter le calicot sur lequel il était dépeint en âne et accompagné du message : « Marcelo, dégage ». Son départ lors du dernier mercato semblait alors inéluctable. « Oui, j'ai pensé à un départ à un moment donné, reconnaît-il d'ailleurs. C'était dur. J'ai été atteint, j'ai été touché. Ma famille, mes enfants ont été touchés par cette situation. Donc j'y ai réfléchi et j'en ai parlé à ma famille. Un départ m'a traversé l'esprit. »
« Ce geste n'était pas prémédité »
Jusqu'au déplacement à Bordeaux (2-1, le 11 janvier), au coeur d'une série positive pour l'OL. Au terme de la rencontre, Marcelo prend ainsi l'initiative de se réconcilier avec le supporter avec lequel il était en conflit. Il lui offre même son maillot pour mieux entériner cet acte de paix. « Pendant un long moment, j'ai beaucoup réfléchi, raconte-t-il. En tant que chrétien, j'apprends à pardonner. Si on pardonne, on ferme la porte aux mauvaises choses, à la haine, à la vengeance. C'est ce que j'ai fait. » Et, lancé dans une confidence profonde en conférence de presse ce vendredi, le Brésilien insiste sur le fait que son initiative était tout sauf calculée : « Ce geste n'était pas prémédité. Je ne l'avais pas réfléchi. Rien n'était écrit. Je n'en avais parlé à personne. Ce n'était pas quelque chose qu'on avait préparé. Ce geste-là, c'est un geste de pardon. Je ne sais pas si j'étais responsable. Mais ce geste a mis fin à beaucoup de mauvaises choses. »
Marcelo reconnaît d'ailleurs également sa part de responsabilité dans ce conflit aujourd'hui désamorcé. Notamment au regard des « doigts d'honneur » adressés au Kop Virage Nord le soir de la réception de Leipzig. « Ce geste-là ne me représente pas, confie-t-il. Mais qui n'a jamais commis de faute ? Ce geste, je le regrette. Je demande encore pardon. Il y avait des enfants au stade. Il y avait mes propres enfants. Donc oui, j'ai fauté. Mais ce n'était pas le vrai Marcelo. À un moment, j'ai perdu le contrôle. Mais qui ne l'a pas fait ? Cette erreur m'a fait grandir. »
« En tant qu'être humain, papa et joueur, j'ai beaucoup grandi »
Soulagé d'avoir tourné cette page, le défenseur central avoue d'ailleurs avoir franchi un cap personnel à travers ces épisodes : « En tant qu'être humain, papa et joueur, j'ai beaucoup grandi. Quelquefois, les choses ne vont pas bien et on passe par des moments de doutes. Mais, en ce moment, je suis bien, je vis bien. Je veux profiter au maximum de ces bons moments que je traverse. » Malgré la passe difficile vécue en Championnat avec l'OL (9e), Marcelo brandit désormais même son objectif de fin de saison : « Remporter un titre avec Lyon. » Pour mieux le fêter avec les supporters.