La démocratie a ses limites. Seuls les cinq Championnats européens majeurs sont représentés parmi les seize rescapés de la Ligue des champions. La Premier League et la Liga placent chacune quatre pions parfaitement répartis entre les premiers (Liverpool, Manchester City, FC Barcelone, Valence CF) et les deuxièmes de groupe (Tottenham, Chelsea, Real Madrid, Atlético de Madrid). Cela signifie que le PSG et l'OL ont un peu plus de chances, ou de risques, selon le niveau d'inquiétude, de tomber sur l'un de ces adversaires (*), sachant que les équipes d'un même pays ne peuvent pas s'affronter avant les quarts de finale.
Julien Guyon, professeur associé au département de mathématiques de l'Université de Columbia et de NYU (New York University), a élaboré un tableau de probabilités prenant en compte les contraintes et les modalités du tirage. « J'en ai simulé un million, par ordinateur, en codant la vraie procédure de l'UEFA, qui pioche au hasard un deuxième de groupe, détaille cet analyste quantitatif passionné de football. Je me suis basé sur un algorithme de "backtracking" pour déterminer l'ensemble des adversaires admissibles. Ce n'est pas aussi trivial qu'il n'y paraît car il faut envisager les scénarios futurs. Tous les tirages ne sont pas équiprobables. »
PSG-Atlético et Lyon-Valence en tête
Pour le PSG, cela donne donc un risque plus élevé de se retrouver face à l'Atlético (18,4 %) ou Chelsea (18,2 %) que face à un club italien (14,6 %). Mêmes conséquences pour Lyon à qui a moins de chances de rencontrer le Bayern (14,3 %) que Liverpool, City (17 %), le Barça (17,6 %) ou Valence (17,7 %), l'équipe de loin la plus abordable. Mais l'indice est moins engageant quand on regarde du point de vue de Valence, qui peut surtout jouer Tottenham (22,6 %) ou Dortmund (21,8 %). Lyon est même l'adversaire le moins probable des hommes d'Albert Celades !
Cette année, il existe 2002 tableaux possibles de huitièmes de finale. C'est moins que lors des éditions précédentes, où plus de nations étaient représentées et les formations des Ligues dominantes davantage concentrées parmi les premiers de groupe. En 2017, il y avait tant de contraintes que la probabilité d'un Chelsea-Barcelone dépassait 40 %. C'est d'ailleurs l'affiche qui avait été tirée (1-1, 0-3). Un affrontement entre Blues et Blaugranas est encore ce qu'il y a de plus prévisible, mais la probabilité a chuté à moins d'une chance sur quatre (23,3 %).
(*) Sauf le Real Madrid, pour le PSG, car il était déjà présent dans son groupe.