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Le quotidien de Romain Thomas pendant le coronavirus, épisode 23 : « L'impression que notre dernier match remonte à 6 mois »

Romain Thomas a marqué le dernier but en date du SCO contre Nantes (2-0), le 7 mars. (B. Papon/L'Équipe)
Romain Thomas a marqué le dernier but en date du SCO contre Nantes (2-0), le 7 mars. (B. Papon/L'Équipe)

Épisode 23 du carnet de bord de Romain Thomas. Papa de Mila (3 ans et demi) et de Malone (né le 16 mars), le défenseur du SCO Angers raconte son quotidien pendant l'interruption de la Ligue 1 depuis le samedi 14 mars, date à laquelle le gouvernement a annoncé la fermeture de tous les commerces non essentiels.

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« Dimanche, avec Sabrina (son épouse), on a fait un peu de rangement pour préparer notre déménagement, reporté à cause de l'épidémie de coronavirus. L'après-midi, il faisait beau, alors on a fait un petit tour d'une heure dans le quartier tous les quatre, avec la poussette. C'était d'un calme incroyable. Le confinement est bien respecté dans le lotissement. On a seulement croisé quelques couples sortis se dégourdir les jambes et trois joggeurs qui couraient chacun de son côté.

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On a pris le temps d'apprécier la nature. Avec Mila, on a essayé de reconnaître les différents oiseaux, elle a observé le vol des papillons et a cueilli des fleurs... C'est apaisant. Ça permet de passer du temps en famille, de se changer les idées et de penser à nos projets. En vue de l'aménagement de notre future maison, on en a profité, avec Sabrina, pour regarder les différents types d'arbres que les habitants du quartier avaient utilisés pour former leur haie.

« Le Mölkky, c'est ludique »

En fin de journée, on a un peu joué aux raquettes dans le jardin, avant de finir par deux parties de Mölkky (jeu consistant à faire tomber des quilles numérotées, où la victoire revient au premier à atteindre exactement 50 points, sous peine de retomber à 25 en cas de dépassement). Avec Sabrina, on aime bien les jeux d'adresse. Lors des fêtes de famille, on joue souvent au palet breton ou au palet vendéen. Le Mölkky, c'est ludique. Ça allie technique et tactique et il faut aussi un peu de malice.

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Romain Thomas, satisfait d'avoir arraché le point du nul au Mölkky face à son épouse Sabrina. (DR)
Romain Thomas, satisfait d'avoir arraché le point du nul au Mölkky face à son épouse Sabrina. (DR)

On a passé un bon moment et on a terminé sur un match nul 1-1. Sabrina a gagné la première manche 50-38, alors que j'étais à deux doigts de la victoire. Mais comme j'ai dépassé 50, je suis retombé à 25 et elle en a profité. Ça m'a agacé alors on a fait la revanche. J'ai eu chaud aux fesses, j'ai gagné 50-48. De nous deux, je dois admettre que je suis le plus mauvais perdant. J'ai du mal à accepter la défaite.

J'ai l'impression que mon côté compétiteur déteint sur la petite. Souvent, on fait des petites parties de cartes avant d'aller au lit et Mila n'aime pas rester sur une défaite avant de se coucher.

« Heureusement qu'il reste nos entraînements individuels »

Samedi soir, j'ai dit à Sabrina : "Tiens, ce week-end, on aurait dû jouer à Strasbourg." Ça fait vraiment bizarre. J'ai l'impression que notre dernier match remonte à 6 mois, alors que ça fait 4 semaines (le 7 mars) qu'on a joué notre dernière rencontre de Championnat contre Nantes (2-0, 28e journée).

Depuis, on a l'impression que quelque chose nous est tombé sur la tête. Je sais que je suis joueur de foot mais là, il n'y a plus rien. C'est fou. Il n'y a plus de sport à la télé, on ne côtoie plus nos coéquipiers sur le terrain... L'atmosphère est vraiment étrange.

Ce dimanche, le coach nous a envoyé un petit message pour nous dire que "Ben" (Benoît Pickeu, le préparateur physique du SCO) allait nous envoyer notre programme pour les 15 prochains jours. Heureusement qu'il nous reste nos entraînements individuels et ce petit journal de bord quotidien pour continuer de parler foot. »

publié le 6 avril 2020 à 08h43
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