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La lutte continue pour les footballeuses espagnoles

Les joueuses du CD Tacon et Rayo Vallecano ont laissé passer 30 secondes après le coup d'envoi de leur match en Coupe de la Reine avant de commencer à jouer en signe de protestation. (Oscar J. Barroso/Afp7/Presse Sports)
Les joueuses du CD Tacon et Rayo Vallecano ont laissé passer 30 secondes après le coup d'envoi de leur match en Coupe de la Reine avant de commencer à jouer en signe de protestation. (Oscar J. Barroso/Afp7/Presse Sports)

Les joueuses espagnoles n'ont toujours pas signé la convention collective qui doit améliorer leurs conditions de travail.

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Près de trois mois jour pour jour après leur grève pour protester contre des conditions de travail indignes, les joueuses espagnoles n'ont toujours pas eu gain de cause. « Après avoir épuisé toutes les voies possibles, les joueuses se sont prononcées en faveur d'une grève illimitée tous les samedis et les dimanches de match, à partir du week-end des 16 et 17 novembre », indiquait à l'époque le syndicat des footballeurs espagnols (AFE), dans un communiqué. Le lundi suivant, un accord pour négocier autour d'une convention collective était trouvé et les joueuses acceptaient de rejouer.

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Une première négociation a eu lieu jusqu'au 20 décembre 2019. Mais la situation n'a guère évolué. « Initialement, la convention devait être signée le 15 janvier. Ils ont eu un délai jusqu'au 20. Personne n'a de date aujourd'hui », nous a confié la gardienne de but de l'Athletic Bilbao Ainhoa Tirapu, élue par ses pairs pour les représenter au sein du syndicat AFE.

Les négociations tournent aujourd'hui au ralenti. Les joueuses ne savent toujours pas quand sera signée la convention collective alors que toutes les parties étaient d'accord et qu'un préaccord avait été entériné. Il semblerait que les clubs et la Fédération ne parviennent pas à s'entendre, notamment au sujet des droits télés. « Au début de la saison, chaque partie a vendu ses droits et maintenant, il faut que tous les clubs se réunissent pour ajuster les contrats afin qu'ils puissent s'adapter », explique Ainhoa Tirapu.

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Le discours reste toujours le même : « Il n'y a pas d'argent ». Pourtant, durant le mercato hivernal, les clubs ont fait signer une trentaine de joueuses et certains ont déjà commencé à répondre aux demandes des footballeuses qui réclament - entre autres - des salaires qu'elles jugent décents (un salaire minimum annuel de 16 000 euros).

« Les partis politiques et le conseil supérieur des Sports sont de notre côté, assure Ainhoa Tirapu. Personne ne comprend pourquoi la convention n'est pas signée. » Ce jeudi, une délégation de l'AFE a rencontré des représentants du groupe parlementaire Ciudadanos. Dans un communiqué, le syndicat des footballeurs espagnols explique avoir « manifesté son énorme préoccupation concernant le retrait de la signature de la convention, le mal-être croissant des joueuses exprimé lors des derniers matches avec des actions qui démontrent clairement leur ras-le-bol. »

Mardi et mercredi, à l'occasion des huitièmes de finale de la Coupe de la Reine (l'équivalent de la Coupe de France féminine), les joueuses ont manifesté leur mécontentement en refusant de disputer les 30 premières secondes des matches. « J'espère que nous n'aurons pas à refaire la grève », a ajouté Ainhoa Tirapu, un peu désabusée.

Ce vendredi, à 10h30, la Fédération espagnole doit donner des informations sur la situation de la convention du football féminin. Juste avant le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de la Reine.

publié le 13 février 2020 à 21h15
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